Article : Additif

Stévia: l'édulcorant n’a plus rien en commun avec la plante

5.2.2016, Barbara Pfenniger / Stévia: une déclinaison sous formes multiples - Shutterstock.com

Une nouvelle molécule, encore plus sucrante, vient d'être autorisée. On la retrouve sous le nom de code E 960. Cet additif n’a bientôt plus aucun lien avec la plante d’origine.



Du nouveau dans le monde des édulcorants: une nouvelle molécule issue de la Stévia – le glycoside de stéviol «rebaudioside M» – vient d’être évalué positivement par l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cette molécule, présente sous forme de traces dans certaines variétés de plantes, abonde surtout dans un cultivar développé particulièrement à cet effet. Elle a pour elle le double avantage d’être encore plus sucrante sans avoir d’arrière goût caractéristique de réglisse. Voilà qui la rend très intéressante, commercialement parlant, par rapport aux dix autres glycosides de stéviol déjà autorisés sous le numéro E 960.

Rappelons-le, la Stévia vend surtout aux consommateurs l’aura naturelle de la plante d’origine, que ce soit par la couleur verte (p.ex. Coca Cola life) ou par des images de feuilles (p.ex. Assugrin). Or, l’édulcorant E 960 est issu d’un procédé physico-chimique industriel. La variété sélectionnée pour sa teneur élevée en rebaudioside M, la Stévia rebaudiana Morita, est le fruit d’un développement qui cherche à approcher le profil gustatif du sucre, tout en augmentant le rendement de la production. Une production qui s’est largement éloignée de sa région d’origine, puisque quelque 80% proviennent de Chine (2011). Les brevets appartiennent, eux, à de grandes entreprises internationales.

Le futur: des glycosides de stéviol sans stévia

Plusieurs entreprises sont actuellement en train de développer un moyen de produire des rebaudiosides M en se passant totalement des plantes: par biosynthèse. Ce procédé utilise des levures génétiquement modifiées pour leur faire produire les molécules souhaitées. Grâce à ces levures qui produisent la substance édulcorante dans de grands fermenteurs, la fabrication industrielle n’aura cette fois plus aucun lien avec la nature. Les denrées ainsi édulcorées seront-elles toujours promues comme étant naturelles? Probablement, les consommateurs n’auront aucun moyen de savoir quel procédé se cache derrière le fameux E 960: des glycosides de stéviol, du rebaudioside M issu de plantes ou du rebaudioside M élaboré par biosynthèse. Ces développements sont à surveiller de près, la FRC y veille!

En savoir plus:
Biopiraterie: La Déclaration de Berne dénonce le fait d’exclure les populations traditionnelles des bénéfices
Industrie de la Stévia en infographie
Le rapport EFSA (en anglais)

Lire notre précédent article de février 2011

Devenez membre

Notre association tire sa force de ses membres

  • Vous obtenez l’accès à l’ensemble des prestations FRC
  • Vous recevez notre magazine FRC Mieux choisir
  • Vous pouvez compter sur notre équipe d’experts pour vous défendre
Devenez membre

Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)