Expérience
Six familles ouvrent leurs cabas
Archive · 29 août 2017
Vu que les ménages qui nous ont prêté main-forte dépensent environ 100 fr. par personne en une semaine (entre 82 fr. et 110 fr.), une famille de quatre personnes devrait donc compter avec un budget mensuel moyen d’environ 1600 fr. pour se nourrir. Un montant qui s’apparente à celui du carnivore de notre étude. Avec un seul salaire médian suisse (6183 fr. par mois), les 26% seraient utilisés uniquement pour se nourrir. Une part bien trop élévée.
Les catégories fruits et légumes (22% en moyenne), viande et produits carnés (19%) et produits laitiers (14%) représentent les poids lourds du budget alimentation, avec une répartition toutefois différente pour chaque famille. Comment revoir ses achats?

Couple avec deux enfants Colombier (NE)
Cette famille a refait son stock de boissons alcoolisées durant la période analysée. C’est le plus important poste du budget (22%). Sans les boissons, cette famille est la plus économe.
Elle a dépensé très peu pour les fruits et légumes (14%). Comme elle devrait idéalement doubler la quantité consommée pour arriver aux cinq portions recommandées, elle pourrait acheter directement chez le producteur un stock de pommes et de légumes de garde à un prix avantageux. C’est un excellent moyen pour ne pas faire exploser son budget.
Retraitée solo Pully (VD)
On note qu’à côté des achats de viande, ce ménage est le seul à s’être procuré du tofu, qui est une source de protéines à prix abordable s’il est acheté non transformé.
Jeune couple Givisiez (FR)
Avec ce qu’ils ont acheté, les membres de ce ménage ont pu manger une portion journalière de viande, de poisson ou de produit à base de viande. Comme l’apport en protéines est encore complété par des oeufs, il serait possible de réduire la quantité en intercalant par exemple une journée végétarienne. Un poste important du budget alimentation de ce ménage (22%) pourrait ainsi être réduit.
Couple de retraités Versoix (GE)
En faisant ses courses chez Aldi, ce ménage a acheté des bananes bio Max Havelaar qui ont défié toute concurrence. En revanche, le prix moyen des fruits conventionnels est plus élevé que celui qu’une autre famille a payé au marché. Certains fruits et légumes achetés chez le discounter provenaient en plus de l’étranger. S’abonner à un panier est une alternative à considérer pour consommer local et de saison, sans pour autant se ruiner.
Pendant la période analysée, ce ménage a aussi acheté de grandes quantités de viande vendues à un prix réduit à 50%. Le double de la quantité nécessaire, mais une bonne aubaine de pouvoir en congeler pour des réserves!
Maman solo Lausanne (VD)
Comme ce ménage a acheté la plus petite quantité d’aliments parmi le panel (15 kg par personne pendant les deux semaines), on peut se demander si ses membres mangent souvent hors du domicile ou si d’importants stocks sont consommés au fur et à mesure. Profiter des actions pour remplir le stock est effectivement avantageux.
Couple avec un enfant et un bébé Courroux (JU)
Cette famille dépense une part importante pour les fruits et légumes (27%), achetés surtout au marché à prix doux: 3 fr. 90/kg de courgettes contre 5 fr. chez Coop. Apparemment elle les apprécie: chacun a mangé quasi cinq portions par jour, si la quantité était distribuée équitablement. Bon point pour le capital santé!
La viande et les produits à base de viande représentent un autre poste important (22%). Le total dépasse le nombre de portions recommandé. Ce poste du budget pourrait être réduit, bien que les produits achetés à la boucherie soient certainement bien goûteux.
VIANDE | Nos ménages peuvent remplacer une partie de la viande hebdomadaire par des oeufs ou des protéines d’origine animale, bien meilleur marché. Les oeufs peuvent être achetés directement chez le producteur. Un des ménages paie ainsi moins pour un oeuf ultrafrais pondu en liberté que dans un supermarché: 50 ct. Le choix des morceaux de viande permet aussi de diminuer la dépense. Une viande à mijoter de qualité bio sera moins onéreuse qu’un filet conventionnel. Le lieu de vente joue également un rôle: une famille a payé 42 fr./kg ses filets de poulet dans un magasin de spécialités, alors qu’une autre a dépensé 24 fr./kg dans une boucherie. Un prix plus bas qu’au supermarché, même en comparaison avec de la volaille brésilienne ou slovène.
FRUITS ET LÉGUMES | La plupart de nos ménages ne devraient pas diminuer leur ration de fruits et légumes, mais plutôt agir sur le prix en choisissant le lieu d’approvisionnement. La vente directe offre des conditions intéressantes pendant la période de récolte. Il peut valoir la peine d’en profiter pour encaver ou en congeler une partie. Sinon, la fin de marché (osez négocier!) ou encore les actions peuvent être utilisées en contrôlant bien la fraîcheur. Le geste contribue aussi à lutter contre le gaspillage alimentaire.
PRODUITS LAITIERS | Il est difficile de comparer leurs apports: un fromage frais peut sembler avantageux, mais contenir plus de sel et moins de calcium et de protéines qu’un autre à pâte dure. La lecture des valeurs nutritives se révèle utile. En dehors des actions de gruyère, qui se conserve facilement, le sbrinz, autre fromage à pâte dure suisse, peut être plus avantageux qu’un Parmesan AOP.
PAINS | S’il y a une catégorie qui offre de nombreuses variétés et une diversité de prix, c’est bien celle-ci. Les moins chers sont les pains que le législateur appelle «normaux»: le pain blanc, mi-blanc, bis et complet, dont le dernier est à privilégier du point de vue nutritionnel. Ce genre de pain noir élaboré par un artisan boulanger peut être trouvé à plus bas prix qu’un des multiples pains spéciaux vendus dans un supermarché: 5 fr. 80/kg pour le premier et 11 fr. 62/kg pour un pain protéiné à Coop Pronto. Privilégier la proximité et les artisans est donc avantageux pour autant qu’on choisisse bien. Sans surprise, les plus chers sont les petits pains, pains au chocolat et croissants payés jusqu’à 29 fr./kg. Une raison de plus de réserver ces achats à des occasions spéciales.
RESTAURATION ET PRÊT À L’EMPLOI | Les repas consommés à l’extérieur et les plats précuisinés font partie des dépenses qui peuvent être facilement diminuées en misant sur le fait maison. Transformer soi-même des produits de base de son choix permet de viser la qualité, sans additifs, en déboursant moins.
Plus d’infos: Paniers des ménages – manger durable est à la portée de tous

4277 fr. 08 Le prix d’un panier Foodprints bio.
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