2.3.2016, Mathieu Fleury
La société de consommation devient digitale. En 2016, la FRC entend créer la brèche dans la sharing economy – l’économie du partage. Et apporter toutes les améliorations possibles. Des revendications qui sont transmises à nos partenaires au Parlement pour qu’ils s’en saisissent.
Pardon pour l’anglicisme, mais il était assez indiqué pour évoquer le dernier truc en date de nos amis du… marketing. Après le greenwashing, qui a tout rendu plus écologique (on en voit le résultat avec les émissions des moteurs diesel!) et le healthwashing, qui fait passer les aliments pour des médicaments, c’est donc au tour du sharewashing de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
On parle en l’occurrence ici de géants commerciaux globalisés comme Airbnb ou Uber, qui veulent se faire passer pour de gentilles communautés désintéressées, inscrites dans cette nouvelle tendance née de l’internet: l’économie dite «du partage» (le sharing anglais). Or il serait bien plus juste en l’occurrence de parler d’économie de plate-forme, puisque l’argent n’est évidemment pas absent de cette mise en relation de personnes privées.
Des règles du jeu clarifiées
Pas d’enthousiasme naïf donc, mais pas de rejet de principe non plus, car les promesses de cette nouvelle ère sont extraordinaires: une offre plus diversifiée, des prix devenus plus raisonnables grâce à cette concurrence inédite, et aussi, le plus souvent, la possibilité de privilégier l’usage à la propriété.
Pour que ce potentiel devienne réalité, il faut toutefois que les règles du jeu soient clarifiées et que le succès de ces nouveaux venus repose sur l’innovation et la qualité du service, et non sur l’exploitation d’un vide juridique ou d’une concurrence déloyale envers les acteurs traditionnels. Plus important encore, il est indispensable que le niveau de protection et les droits du consommateur soient identiques lorsque le partenaire à la transaction est un autre consommateur, une plate-forme digitale ou une entreprise clairement commerciale. Sans cela, pas de confiance, et sans confiance, pas de partage.