Article : Parapharmacie

Se désinfecter en temps de pandémie

Coronavirus

20.3.2020, Yannis Papadaniel

Montée en flèche des prix, ruptures de stock momentanées: pas de panique, ces mécanismes s’expliquent... et devraient pouvoir se corriger.



Les interpellations, nombreuses, nous ont signalé une montée en flèche du prix des solutions désinfectantes, et leurs ruptures de stock, régulières mais momentanées. Idem pour les masques chirurgicaux de protection. Etant en première ligne, les pharmaciens ont été interpellés, voire vilipendés. Si, effectivement, certains n’ont pas joué le jeu, il est exagéré d’en faire des boucs émissaires. Comme souvent en matière de production, derrière les vendeurs se cachent une chaîne d’acteurs qui, tous, sont susceptibles d’influencer les volumes et les prix. D’autant plus, lorsqu’il s’agit de biens dont le prix est soumis à la loi de l’offre et de la demande.

Les gels désinfectants sont des produits de parapharmacie. En conséquence, ils ne sont pas considérés comme des denrées essentielles. Contrairement aux médicaments de base, aucune exigence légale (Loi sur l’approvisionnement du pays) ne contraint les acteurs de la branche à disposer de stocks en cas de pénurie grave. Un marché globalisé, une dépendance à l’étranger et une quantité achetée pas toujours raisonnée explique la situation actuelle et les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement.

Il faut limiter l’usage de désinfectant aux moments hors du domicile. Chez soi, l’eau et le savon suffisent.

En l’état, seules des recommandations ont circulé, lancées par les sociétés professionnelles des pharmaciens leur enjoignant de pratiquer des prix raisonnables. Malheureusement, ceux prêts à appliquer ces conseils dépendent d’autres acteurs, à commencer par leurs fournisseurs. Les grossistes ont eu pour réaction, afin de réguler la demande croissante et d’améliorer leur marge, d’augmenter les prix. Christophe Berger, pharmacien et président de la Société vaudoise de pharmacie, nous a décrit comment, en quelques jours, le prix de flacons issus du même stock sont passés du simple au double. Il a renoncé à renouveler sa commande jugeant le prix trop élevé et gérant en retour l’insatisfaction de nombreux clients.

La même dynamique s’observe sur la vente des ingrédients pour fabriquer les solutions hydro-alcooliques. Des pharmaciens nous ont signalé avoir été contactés par de nouveaux démarcheurs inconnus jusque-là. Visiblement des intermédiaires qui, ayant flairé de juteux profits, ont fait main basse en amont sur des substances pour les vendre à prix fort.

La situation n’a d’ailleurs pas que des conséquences sur les clients. Elle expose également les professionnels de la santé à une certaine précarité. Les désinfectants peuvent aussi faire défaut dans les cabinets, et les prix ont également augmenté pour les soignants, leur offrant, comme aux patients, une moindre protection. Dans pareil contexte, sans l’intervention directe et contraignante des pouvoirs publics, le statu quo perdurera. Une fois cet épisode si particulier passé, il faudra revenir sur la gestion du flux de ces produits.

Appel au calme

Dans l’intervalle, rappelons que le gel désinfectant n’est pas plus efficace qu’un lavage minutieux des mains à l’eau et au savon. Le gel n’est utile que dans les situations où une salle de bain ou un point d’eau n’est pas rapidement accessible. Mais à domicile, vous ne devriez pas avoir besoin de recourir aux solutions désinfectantes. On oublie parfois, en particulier en situation de crise, que les solutions les plus évidentes sont les meilleures et les plus solidaires. Suivant ce conseil, un flacon ou deux devraient vous suffire. Il en va de même pour toutes les denrées nécessaires à notre quotidien.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)