29.4.2014, Aline Clerc / Photo: Jean-Luc Barmaverain
Certains sacs «biodégradables» portent abusivement cette appellation. Visez le treillis blanc pour choisir le bon.
«Les carottes, je vous les emballe dans un sac en plastique, bioplastique, oxo-fragmentable ou biodégradable?» La question pourrait vous être posée au marché et reflète la diversité des emballages disponibles. L’offre en contenants bio s’est développée avec l’essor de la collecte des déchets verts pour produire du compost ou du biogaz. Pratiques pour les consommateurs, car ils facilitent la collecte, ces sachets ont pourtant semé la confusion dans les localités et auprès des professionnels du compost depuis leur introduction en Suisse il y a une quinzaine d’années.
Le monde des bioplastiques est multiple. Pour simplifier, le terme «bio» peu s’appliquer soit aux matières premières utilisées pour la fabrication (bioplastique), soit à ses caractéristiques de dégradation (biodégradable). Il peut encore concerner les plastiques oxo-dégradables, qui se décomposent en minuscules fragments très difficilement biodégradables. Ces derniers sont d’ailleurs répandus sur les marchés.
Seuls les plastiques de la deuxième catégorie sont biodégradables: ils se transforment en oxygène, en dioxide de carbone et en ammoniac; et ce avec l’aide de micro-organismes et en présence de chaleur et d’humidité. Ce processus – défini dans une norme européenne – peut durer de quelques semaines à plus de six mois selon le type de matériau. Il est presque impossible pour un non-spécialiste de différencier à l’œil nu un sac compostable d’un autre. Raison pour laquelle les compostières ont longtemps refusé tous les sachets, évitant ainsi la confusion des uns et un tri manuel fastidieux aux cantoniers pour éliminer les indésirables. Afin de clarifier la situation, Communes, compostières, commerces de détail et fabricants de bioplastiques ont émis des recommandations, en 2013, pour identifier les produits acceptés dans les filières de traitement des déchets verts.
Malheureusement, ces recommandations ne sont pas contraignantes: certaines installations de compostage continuent de refuser ces sachets, raison pour laquelle il est nécessaire de vous renseigner auprès de votre Commune… Et les sacs faussement biodégradables peuvent continuer à porter cette appellation en toute légalité.