3.10.2017, Anne Onidi / Photo: Jean-Luc Barmaverain
Serait-il moins résistant qu’un sac noir du commerce à 10 centimes pièce ? La FRC a voulu en avoir le coeur net.
A l’exception de Genève, toute la Suisse romande s’y est mise ou s’apprête à l’adopter. Pionnier, le canton de Fribourg a appliqué la taxe au sac en 1999 déjà, le Jura en 2011, Neuchâtel en 2013 et Vaud en 2014. Quant au Valais, il suivra en janvier 2018.
La mesure est coûteuse, certes, mais elle fait ses preuves. Dans le canton de Vaud, le volume des déchets incinérables a diminué de 40% un an après son apparition. Le tri a, lui, augmenté de 16% pour le papier et le carton, de 10% pour le verre et de 64% pour les déchets verts!
Bien trier, c’est évidemment essentiel, mais il reste une quantité de déchets plus ou moins volumineux encore voués à terminer leur vie dans le sac-poubelle ou la benne. Et la liste est longue: barquettes en plastique, briques de lait, cartons à pizza, textiles et chaussures totalement hors d’usage, récipients d’huile, de détergents et de produits cosmétiques, ampoules à filament, petit mobilier et objets divers jusqu’à 60 cm… Autant de déchets souvent rigides et difficiles à caser dans un sac qu’on espère forcément remplir au maximum, et en comprimant le plus possible. Et comme le contenant de 35 litres – ou, plus précisément, sa taxe d’élimination – coûte 2 francs, sa solidité face à cette épreuve de force est d’autant plus attendue. Or quelques personnes ont témoigné leur déception face à une qualité qu’elles jugent insuffisante. Pour vérifier ces affirmations, nous avons donc éprouvé la résistance de douze sacs, dont deux non taxés.
A la hauteur de la tâche
Première épreuve, celle de la ficelle, dont nous avons mesuré la résistance à l’aide d’un dynamomètre. Avec cet appareil, nous avons ainsi pu identifier la charge à partir de laquelle la ficelle se détend puis se casse. Pas de mauvaise surprise: tous les modèles supportent un poids important. Les valeurs vont de 15 kilos jusqu’à 22 kilos pour le plus résistant. Un sac non taxé trouvé dans un petit commerce, visiblement de qualité inférieure, fait exception.
Cela étant, même si les résultats sont globalement bons, des disparités apparaissent dans la qualité des sacs vaudois, pourtant identiques en apparence. «Ce sont les mêmes modèles, mais leurs performances sont similaires, pas identiques. Par ailleurs, depuis le début de l’année, la société Petroplast les fabrique en Allemagne et non plus en Suisse. Cela induit forcément quelques différences », explique Stefan Nellen, président du conseil d’administration de Tridel (VD). A noter que les modèles suisses se reconnaissent à leur lanière vert foncé; celle de la version allemande est plus claire.
Nous avons aussi confié à un laboratoire trois articles taxés provenant des cantons de Fribourg, du Jura et de Vaud, ainsi que les deux sacs non taxés. Ces cinq références – comme autant de familles d’articles qui englobent nos douze échantillons – présentaient des différences visuelles notables.
Résultat: à l’exception du sac non taxé acheté dans un petit commerce valaisan, les plastiques de tous les modèles résistent bien à l’étirement et au perçage. Les sacs taxés s’avèrent donc bien à la hauteur de leur tâche. Et quand ce n’est pas le cas, cela arrive parfois, les magasins doivent procéder à un échange.