22.5.2014, Elisabeth Kim / En Suisse, l'éthéphon est autorisé dès le 20 septembre jusqu'au mois d'octobre. Shutterstock
Pour remplacer cette substance neurotoxique à haute dose destinée à faire mûrir les tomates en automne, les spécialistes préconisent l'éthylène. Et la FRC de manger les fruits et les légumes de saison!
C’est un comble mais certaines substances chimiques ne sont même pas connues par les spécialistes de la branche. C’est le cas de l’éthéphon, que Rolf Etter a découvert pas plus tard que l’an dernier. Ayant appris que ce phytorégulateur pouvait être présent dans les tomates afin d’accélérer leur maturation, le chimiste cantonal de Zurich a mené une batterie d’analyses l’automne dernier dans les commerces. Et les résultats étaient inquiétants: sur 141 échantillons provenant de cultures suisses et étrangères, 64 tomates – dont 62 suisses – contenaient des résidus d’éthéphon. De plus, dans un quart de l’échantillon suisse, le seuil autorisé de 1mg/kg était dépassé, jusqu’à 12 fois la valeur limite dans certains cas!
Le bio pas concerné
Mais que les consommateurs se rassurent: les tomates en vente actuellement sur les étals sont exemptes de ce produit phytosanitaire, précisent mercredi l’Union maraîchère suisse et l’Association suisse du Commerce Fruits, Légumes et Pommes de terre. Côté sanitaire, à haute dose, l’éthéphon est un neurotoxique et peut provoquer notamment des diarrhées ou des irritations de la peau. Faut-il s’en inquiéter? «Il faudrait manger une sacrée dose de tomates pour voir des effets sur sa santé. Il n’y a aucune raison de paniquer», tempère toutefois Rolf Etter interrogé par 20 Minuten.
Si les lots contaminés ont été détruits, les autorités cantonales alertées et les producteurs sensibilisés, le problème n’est pas résolu pour autant en ce qui concerne les tomates d’automne, voire les autres fruits ou légumes rouges. Pour les deux associations faîtières ainsi que l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), la solution de substitution pour accélérer la maturation s’appelle éthylène, un gaz naturel déjà utilisé pour faire mûrir les bananes. L’OFAG planche actuellement sur son homologation.
Reste que Barbara Pfenniger, responsable de l’alimentation à la FRC, martèle une règle de base: «Achetez des fruits et légumes de saison, mûris par le soleil et non par la chimie, ou issus de l’agriculture bio». Pour rappel: la saison de la tomate, c’est grosso modo de juin à septembre, en fonction de la météo…