7.1.2009, Luc-Olivier Erard
Les acteurs de la branche veulent évaluer les résultats de leur activité. Mais entre assureurs et médecins, les méthodes envisagées divergent
Evaluer la qualité des soins n’est pas simple. Du « nombre de publications présentes en salle d’attente, cité par Santésuisse, au degré de préparation d’un patient avant une opération mentionné par la FMH, en passant par la formation des médecins ou la relation avec le patient, sur lesquelles les deux organisations sont d’accord, les critères à considérer sont nombreux. Certains sont faciles à mesurer, d’autres sont plutôt subjectifs et complexes. C’est l’utilisation d’un seul critère, celui du coût par patient de chaque médecin, qui a ouvert la guerre de tranchées entre fournisseurs de soins et assureurs. « Ce n’est pas aux caisses seules de dire quels sont les bons médecins, résume Marcel Mesnil, de Pharmasuisse, car on observe qu’elles ne choisissent pas les bons médecins et les bons pharmaciens, mais les bons marché ». Pour ne rien arranger, les médecins se sont mis à table sous la pression des assureurs et sont maintenant ouverts à mesurer la qualité, mais ne voient pas d’un bon oeil l’éventuelle publication des données. « Est-il indispensable que le patient bénéficie du même niveau d’information chiffrée que le médecin? Sans explications, les données d’évaluation ne valent rien », indique Daniel Herren. Responsable de la qualité au comité de la FMH, il est d’avis que les données récoltées doivent d’abord être discutées entre médecins.
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