13.3.2019, Robin Eymann
Mise à jour le 27.05.2019
Le Conseil national devra dire s’il est d’accord de laisser toute latitude à des sociétés telles que UBS, Swisscom, CFF et Cie pour fournir une identité électronique aux citoyens.
Le Conseil fédéral propose en effet à n’importe quelle firme de devenir fournisseur d’identité, sans aucune contrainte sur le modèle d’affaires hormis d’interdire la revente des données à des tiers. Encore heureux! Mais rien n’empêcherait lesdites entreprises de faire usage de ces informations à leurs propres fins, notamment pour exercer un ciblage publicitaire. Si la FRC est déjà sceptique sur le principe de déléguer une telle tâche régalienne au domaine privé, elle se montre extrêmement critique face à la liberté laissée à des firmes de monétiser nos données de santé, de vote, de déclaration d’impôt, etc. La minorité de la commission en charge du dossier, représentée notamment par les Genevoises Lisa Mazzone (Verts) et Laurence Fehlmann Rielle (PS), a heureusement proposé des garde-fous pour limiter ces risques. Au plénum désormais de prouver qu’il a à cœur de protéger la vie privée de ses citoyens.
Mise à jour du 27 mai 2019. Le Conseil national n’ayant pas accepté les propositions de minorité, le Conseil des Etats devra se prononcer le 4 juin sur ce blanc-seing accordé aux entreprises pour faire le commerce de nos identités. Et corriger le tir. Car selon un sondage Demoscope réalisé par nos homologues alémaniques, 87% pour la population considère que l’identité électronique devrait être délivrée par l’Etat, et non par une entreprise. Le détail du sondage (pdf), en allemand.