28.6.2017, Lionel Cretegny / Photo: Jean-Luc Barmaverain
Reines des lacs et rivières, ces planches ne tirent pas toutes leur épingle du jeu dans notre test. Comparatif en conditions réelles.
Canoë et kayak ont fait une place à une nouvelle embarcation, le paddle. Une planche légère, appelée Stand Up Paddle (ou SUP), sur laquelle on pagaie debout. A côté des modèles rigides, on en trouve des gonflables qui ont comme atout sérieux de faciliter l’entreposage et le transport. Appréciable pour un objet mesurant plus de 3m de long. Souvent vendu en kit, ce produit contient alors tout ce qu’il faut pour se lancer à l’eau: pagaie, leash (lanière qui relie la planche à la jambe de l’utilisateur), pompe de gonflage, sac de rangement et kit de réparation. Le tout tient dans un sac à dos. Les prix grimpant jusqu’à 1000 francs, autant pouvoir être rassuré sur le fait de ne pas acheter juste un matelas gonflable de luxe.
Nous avons donc réuni neuf professionnels, compétiteurs de SUP ou propriétaires de centres aquatiques, pour les confronter à dix produits achetés en grande surface ou en magasin spécialisé.
Avant le montage, les engins ont été examinés sous toutes leurs coutures. Les experts ont constaté que les modèles bon marché souffraient de collages sales ou approximatifs et de matériaux de qualité moyenne. Si les finitions externes sont médiocres, l’acheteur a du souci à se faire sur les structures internes. Celles-ci sont en effet cruciales. L’intérieur d’une planche est constitué de milliers de fils qui donnent une forme plate à l’ensemble (voir encadré). Une pièce mal fabriquée risque de lâcher, transformant la planche en vulgaire baudruche en forme de saucisse!
Etape suivante: le gonflage. Bien que tous les kits soient vendus avec des pompes de qualité plutôt moyenne, certaines sont carrément inadaptées à l’engin, rendant l’opération impossible. La pression nécessaire pour avoir une planche rigide n’est pas atteinte. Au niveau de la sécurité, la Bestway déçoit: le leash n’est qu’une simple cordelette avec un mousqueton du type de ceux qu’on trouve sur les porte-clés. De plus, la planche ne possède un oeillet de fixation qu’à l’avant et pas à la hauteur de l’utilisateur. La corde est donc tendue et gêne le mouvement du rameur. S’il chute, la planche est entraînée… en direction du malheureux sportif.
Mise à l’eau et test
Après diverses manœuvres, le verdict concernant la maniabilité tombe. A nouveau, la Bestway ne convainc pas du tout. L’avis du jury est unanime: cette planche ne vaut guère mieux qu’un matelas gonflable. La planche est molle, lente, elle ne glisse pas, ne tient pas le cap. Les modèles Indiana, Fanatic et BIC ont par contre séduit les experts, même si leurs performances sont loin de celles d’une planche rigide.
Toutes les pagaies livrées dans les kits ont été jugées moyennes, voire mauvaises. Seule exception, celle de l’Indiana, jugée bonne. La pire: celle livrée avec notre dernier du classement. Impossible à assembler sans la poncer et, une fois montée, nos experts ont découvert que son manche était collé à l’envers. Une catastrophe. Deux modèles, BIC et Fanatic, sont livrés, eux, sans pagaie, ce qui constitue une hérésie pour ce produit.
Enfin, dégonfler et plier la planche pour la ranger est une autre paire de manches. Les trois premiers du classement sont fournis avec un grand sac, facile à manipuler et confortable à porter. Les réglages des sangles des épaules sont bons. Par contre, la Bestway, encore elle, est livrée dans une sorte de sac de sport, peu pratique et aux coutures trop fragiles. Au final, à moins de 600 francs, vous risquez de gaspiller temps et argent. Pour la sécurité et le plaisir, cassez votre tirelire…