30.8.2016, Robin Eymann
Prêter plutôt que de laisser dormir ses affaires, oui. Mais pas sans se protéger contre les indélicats.
Sonner à la porte du voisin pour demander un peu de sel, c’est courant. Lui emprunter sa perceuse ou accéder à son code wifi, c’est plus rare. D’autant plus si on ne le croise pas, par ailleurs. C’est pour combler cette brèche que l’association bernoise Pumpipumpe a vu le jour. Son but: permettre de faire facilement circuler des biens de consommation courante plutôt que de les laisser prendre la poussière. Un partage au vrai sens du terme puisque aucune somme n’est engagée, sur le principe du moins. Initialement, cela devait aussi permettre aux voisins de se parler davantage.
Le principe? Pour prêter, vous commandez moyennant 5 fr. le ou les autocollants à l’effigie des biens que vous souhaitez mettre à disposition. Cela va de la luge au jeu d’échecs en passant par le four à raclette ou du matériel de jardinage. Vous les collez sur votre boîte à côté du sticker FRC «Stop pub». Vos voisins, en passant devant cette vitrine d’un genre particulier, sauront ce que vous avez à offrir et sonneront à votre porte. Pour emprunter et entrer dans cette communauté, inutile en revanche de mettre vos outils à disposition.
Dans l’idéal, il est bien question d’un «marché» de l’utilisation gratuite des biens. Une part de tarte contre l’emprunt du robot pâtissier devrait suffire au bonheur de celui qui met son appareil à disposition. Néanmoins, Pumpipumpe ne fonctionne pas comme une plate-forme intermédiaire qui régularise les relations entre particuliers. Les conditions du prêt sont laissées à la libre décision du prêteur. A lui de fixer la durée et de s’assurer qu’il va récupérer son bien, moyennant une caution ou une trace écrite contresignée.
Si les mauvaises pratiques peuvent être signalées via pumpipumpe.ch, le site n’a mis en place ni charte d’utilisation ni système de recommandations permettant à l’emprunteur de se référer à l’expérience des utilisateurs précédents.
La géolocalisation en question
Les promoteurs de ce modèle de partage ont développé une carte interactive qui recense quel objet se trouve à quelle adresse pour faciliter les recherches. Parce qu’on ne sait pas forcément que des trésors dorment dans un placard trois rues plus loin. Mais aussi parce que les bailleurs sont libres de demander aux locataires de retirer les stickers des boîtes. En palliant ce manque de visibilité, la géolocalisation permet de développer l’activité malgré tout, et offre un service pratique aux usagers. En revanche, la relation de voisinage risque de prendre un coup dans l’aile. Donc un conseil: favorisez le lien avec ceux que vous rencontrerez à deux pas de chez vous. C’est aussi à ce prix que vous garantirez la confiance réciproque et éviterez indélicats et profiteurs.