Pratiques contestables des fournisseurs d’électricité

En septembre, les clients de Romande Énergie payant leurs factures par débit direct (prélèvement automatique sur le compte bancaire) ont reçu un courrier annonçant la disparition de cette manière de faire dès mars 2026. Le problème? Le message invitait la clientèle à «opter pour eBill, une solution moderne et sécurisée». À défaut, le fournisseur proposait de «recevoir des QR factures par e-mail (PDF)», un service nécessitant la création d’un compte en ligne.

Pour les personnes peu à l’aise avec les outils numériques, cette annonce truffée de jargon peu clair a été source d’inquiétude et de confusion. Beaucoup ont cru qu’il ne serait possible de recevoir ou payer leurs factures que par internet.

La FRC a pris contact avec l’entreprise. Laquelle reconnaît avoir reçu beaucoup d’appels et promet de recommuniquer pour préciser que la facture papier reste disponible. Mais, un mois après les premières plaintes, le site web ne mentionne toujours pas cette option, se limitant à vanter les solutions numériques. Une manière subtile mais efficace de décourager l’usage du papier sans l’interdire.

La maladresse survient dans un climat de méfiance envers les fournisseurs d’électricité. Selon un rapport de la Commission fédérale de l’électricité (Elcom), le marché n’a pas joué son rôle durant la crise de 2022. Elle épingle ainsi le comportement de certains acteurs qui auraient vendu leur produit à des prix bien supérieurs à ceux pratiqués à l’étranger, freinant la baisse des tarifs. Résultat: les hausses de prix ne sont pas que le fruit de la situation géopolitique en Ukraine. Des pratiques qui ont de quoi faire grincer des dents.