31.3.2022, Jean Busché
La Poste figure dans le top dix des entreprises pour lesquelles la FRC reçoit le plus de plaintes chaque année. Il apparaît donc nécessaire de s’appesantir sur le rapport de la Commission d’experts du service universel de La Poste, qui vise à paver la voie pour les débats parlementaires à venir sur le futur de la société à l’horizon 2030.
Le service universel vise à garantir des offres à la disposition de toutes les catégories de la population dans toutes les régions du pays. Selon la Commission d’experts, sa forme doit être décidée en fonction de l’état de la technique, des besoins de la société et du monde économique ainsi que de l’effort requis pour fournir ce service. Dans les faits, elle propose une série de mesures qui visent à diminuer les services dont la demande évolue à la baisse. Un calcul coûts-bénéfices avec pour postulat le recours croissant aux solutions numériques.
Creuser le fossé numérique
Parmi les pistes proposées, on trouve la réduction de la fréquence de distribution du courrier, l’abandon du courrier A ainsi que du rabais sur l’envoi des quotidiens et magazines et l’aménagement des réseaux de points d’accès (comprendre ici la réorganisation de la distribution des offices de poste) et leur neutralité sur le plan technologique (une borne d’accès pourrait donc faire l’affaire).
Le hic, c’est que ces mesures se basent sur une hypothèse selon laquelle la maîtrise des technologies de l’information et de la communication d’ici à 2030 sera totale. Si tel n’est pas le cas, le fossé numérique se creuserait. Il devra alors être comblé par les collectivités et les associations qui devront accompagner les personnes pour effectuer leurs paiements ou envoyer leurs colis en utilisant la énième version d’une application dédiée.
Pour la FRC, malgré la diminution du nombre de courrier et le recours croissant aux solutions numériques, la redéfinition du service universel de La Poste ne doit pas reposer que sur une seule tendance mais également sur un paramètre important: l’accessibilité, à tous les niveaux, pour tous. Le débat s’annonce difficile…