Textile
Industrie textile: plus verte mais pas plus responsable
Si le monde de la confection redore son image, le sort des travailleurs reste peu décent.
Archive · 05 juin 2018


Laurianne Altwegg
Responsable Agriculture, Énergie et Environnement
En avril dernier, H&M lançait la septième édition de sa collection «Conscious Exclusive» pour laquelle il mise sur les fibres écologiques: lin, coton et soie biologiques côtoient ainsi le Tencel™ – fibre produite à partir de bois de feuillus, d’eucalyptus ou de bambous issu de plantations gérées durablement et certifiées FSC – et le polyester recyclé. Deux matières font leur apparition en 2018: l’argent de chandeliers recyclés et l’Econyl®, une fibre de nylon 100% recyclée à partir de filets de pêche et de déchets de nylon. Cette fibre a comme atout de réduire considérablement l’impact environnemental du matériau et se recycle à l’infini.
Vraies victimes de la mode
Le géant suédois n’est d’ailleurs pas le seul à utiliser du nylon recyclé: la nouvelle gamme de collants «Recycled» de Migros est aussi composée d’une fibre produite sur ce modèle (Q-Nova®). Du point de vue de la durabilité, ces innovations sont à saluer, bien sûr, l’industrie textile étant l’une des plus polluantes de la planète. Toutefois ces quelques vêtements parmi les milliers de modèles produits chaque année ne peuvent faire oublier que cet engagement, anecdotique, détourne l’attention du consommateur d’un enjeu majeur: les conditions de travail de ceux qui oeuvrent tout au long de la chaîne de production.
L’ONG Public Eye rappelait fin avril le triste anniversaire de la tragédie du Rana Plaza, cet immeuble qui s’est effondré sur des milliers de travailleuses au Bangladesh. Cinq ans après, l’événement, qui a réveillé la conscience de nombreux clients, n’a malheureusement pas amené les entreprises à prendre leurs responsabilités, la plupart n’offrant toujours pas de conditions de travail sûres ou de salaire décent à leur personnel.
Pour faire changer les choses, le consommateur a peu d’outils. Il peut signer la lettre ouverte de Public Eye adressée aux marques suisses de prêt-à-porter (Chicorée, Coop, Mammut, Manor, Migros et Zebra), afin qu’elles paraphent l’accord sur la sécurité des bâtiments au Bangladesh. Il peut aussi soutenir la campagne «Turn Around, H&M», sommant le géant du prêt-à-porter de respecter ses engagements en matière de salaires vitaux. Et au final, le consommateur a toujours le choix d’acheter ses vêtements dans des dépôts-vente ou magasins de seconde main qui leur assurent une longue vie ou de privilégier des enseignes qui s’engagent pour une mode responsable.
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