12.7.2011, Huma Khamis

Les ingrédients que nous trouvons dans de nombreux cosmétiques et dans les objets que nous utilisons au quotidien ne sont pas toujours au dessus de tout soupçon. Explications sur les perturbateurs endocriniens et leurs effets potentiels.

Les ingrédients que nous trouvons dans de nombreux cosmétiques ne sont pas toujours au dessus de tout soupçon

Pourquoi une campagne sur les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Chacun de nous utilise plusieurs cosmétiques par jour : gel douche, crème hydratante, shampoings… Autant de produits qui sont directement appliqués sur la peau de manière plus ou moins régulière et plus ou moins abondante. Par conséquent, les cosmétiques doivent être exempts de toute substance nocive. En effet, il est reconnu depuis longtemps que certaines molécules peuvent traverser la barrière cutanée. D’un autre côté, certaines des substances présentes dans les cosmétiques sont soupçonnées d’avoir des effets sur le système endocrinien des hommes et des animaux.

Qu’est-ce que notre système endocrinien ?

Le système endocrinien regroupe l’ensemble du réseau hormonal de notre corps. Ce réseau de communication est formé de glandes, d’hormones et de récepteurs qui assurent le bon fonctionnement de notre organisme durant les différentes étapes de notre vie. En temps normal, les hormones et les récepteurs agissent sur la base d’un mécanisme de clé et de serrure.

Que sont les perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules chimiques dont une partie ressemble aux hormones naturelles comme les œstrogènes et la testostérone. Ces substances peuvent entrer en compétition avec les hormones naturellement présentes dans le corps et brouiller ou modifier les messages complexes de ce système de communication.

Il existe de nombreuses substances qui peuvent interférer avec les hormones, dont certaines sont même fabriquées naturellement par certaines plantes. Néanmoins, les molécules chimiques de synthèse sont spécialement dangereuses dans la mesure où notre corps n’est pas à même de les éliminer ou de les modifier pour les rendre inoffensives. Même si elles ne sont présentes qu’en faibles quantités dans les produits destinés aux consommateurs, c’est leur persistance dans les organismes et l’exposition à de multiples sources qui les rend particulièrement nocives. Les femmes enceintes et les enfants en développement sont particulièrement sensibles à ces interférences hormonales.

Les effets sont-ils dépendants de la dose?

Il est vrai que certaines substances présentent une toxicité aigüe. Celles-ci ne sont tout simplement pas autorisées dans les cosmétiques et dans les produits destinés en général au consommateur.

Pour toute une série de molécules, les effets à petites doses sont certes l’objet de disputes scientifiques mais, d’un autre côté, le cumul des quantités et l’action conjointe de plusieurs substances différentes (effet cocktail) sont parfaitement reconnues. Par ailleurs, pour ce qui est des désordres hormonaux, il est difficile d’identifier une source unique. Il est donc essentiel de réduire au maximum les différentes sources d’exposition à ces molécules.

Les cosmétiques sont-ils dangereux ?

En principe, un produit disponible sur le marché ne doit pas présenter de danger pour la santé. C’est ce qu’argumentent les fabricants.

Néanmoins, ce sont les substances qui composent certains cosmétiques qui sont douteuses. Or, lorsqu’une substance est règlementée, elle l’est par rapport à un produit spécifique. Cependant, rien dans les législations actuelles ne tient compte du cumul des petites doses des substances au cours d’une journée, d’un mois ou d’une vie, cumul dû à l’utilisation de nombreux produits cosmétiques. Une telle législation serait du reste extrêmement compliquée à mettre en œuvre. Néanmoins, certains cosmétiques ne contiennent pas ces molécules suspectes, il est donc techniquement possible de les éviter.