8.9.2020, Lionel Cretegny et Barbara Pfenniger / Image: shutterstock.com
Atout santé, de surcroît plaisants sous la dent, les fruits à coque finissent de mûrir sur les rayons. Derrière les mille vertus qu’on leur prête, faut-il se méfier de quelques autres facettes?
C’est 20% de risques en moins de développer une maladie coronarienne! On croirait à une publicité pour un fitness… Il s’agit pourtant de la conclusion d’une étude concernant les fruits à coque publiée dans la revue American College of Cardiology. Durant plus de vingt ans, les chercheurs ont analysé environ 200 000 dossiers médicaux et habitudes alimentaires et ont remarqué que les risques de maladies cardiovasculaires diminuaient chez les personnes mangeant régulièrement des amandes, noix, noisettes, etc. Riches en protéines, vitamines, magnésium, zinc, phosphore, acides gras insaturés et fibres, ces fruits à coque ont tout pour plaire. Les chercheurs suisses du Programme national de recherche «Alimentation saine et production alimentaire durable» conseillent d’ailleurs de diminuer la viande au profit de ces fruits, en variant les sortes et les plaisirs.
Aussi, la FRC a voulu en avoir le coeur net: que valent réellement les mélanges de noix, parfois intitulés Nussmischung ou Mixed nuts? Dix références ont été soigneusement scrutées par nos experts et en laboratoire.
Lecture d’étiquette disparate
Le contenu, tout d’abord, varie fortement selon les paquets. On y trouve une base d’amandes et de noisettes. Noix, noix de pécan et du Brésil, voire quelques pignons complètent le mélange. Alors que ce dernier est censé apporter de la variété dans un équilibre correct, le MClassic Sun Queen offre 81 g de noisettes (40% du paquet) mais seulement 12 g de noix de pécan (6%). Inutile de dire que ces dernières se comptent sur les doigts d’une main. Par ailleurs, seuls Alesto de Lidl et Happy Harvest d’Aldi, deux références parmi les moins chères, précisent les proportions dans la liste des ingrédients. Ces exemples sont bienvenus car ils font mentir les fabricants qui arguent qu’une information complète sur l’emballage fait exploser les coûts…
La provenance des fruits qui composent ces mélanges, ensuite, nous font, sans surprise, voyager aux quatre coins du monde: Turquie et Italie pour les noisettes, Etats- Unis, Chili et Pakistan pour les amandes, Etats-Unis, Chili et Moldavie pour les noix. Aucune denrée suisse, alors même que ces aliments sont vantés comme étant une alternative durable à la viande… Trois produits (Alesto, Denner et Seeberger) indiquent correctement la provenance, trois autres restent muets, mais la loi le leur autorise. Happy Harvest d’Aldi offre le service minimal: la liste des pays se décrypte en hongrois! Certes, l’information est disponible, mais le fabricant se moque bien de l’indiquer dans une langue compréhensible.
Résultat de labo quasi sans faute
En parallèle, les noix ont été envoyées au laboratoire pour analyse. Non pas pour vérifier s’il y avait des pesticides – nos collègues européens n’ayant rien trouvé sur le sujet – mais pour se concentrer sur l’oxydation des huiles et la présence d’huiles minérales. Les premières nous renseignant sur le degré de rance et les secondes sur la présence d’encres, de migration de plastiques liés à l’emballage ou toute autre fuite indésirable. Rappelons que les MOSH (Mineral Oil Saturated Hydrocarbons) s’accumulent dans les organes et peuvent notamment causer une inflammation du foie, les MOAH (Mineral Oil Aromatic Hydrocarbons) sont potentiellement cancérogènes.
Croquons gaiement car ni produit rance ni contamination problématique n’ont été détectés. Un seul bémol pour le mélange Naturaplan qui contient le plus de résidus d’huiles minérales, sans toutefois dépasser les limites admises. Rare et fait presque historique, l’un des échantillons fait un sans-faute: le Seeberger acheté chez Coop. Aucune oxydation détectée, pas d’huiles minérales, une origine correctement déclarée: il n’en fallait pas moins pour obtenir un joli score de 100%… qui aurait atteint le 200% si les produits avaient été d’origine indigène!
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Mélange de noix: un en-cas bon à croquer».
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