Article : Alimentation

Des matières grasses trop bon marché pour être honnêtes

Observatoire des graisses

1.3.2016, Sandra Imsand

Graisse de coco et huile de coton apparaissent sur les étiquettes. Que valent-elles vraiment?



Depuis le début de l’année 2016, ouste, la mention générique «huile végétale» sur les emballages! L’origine des matières grasses doit figurer en toutes lettres. Voilà qui permet d’éviter l’huile de palme, pas folichonne pour la santé et dont la culture provoque la déforestation. Du coup, d’autres matières grasses figurent en évidence sur les emballages. A commencer par l’huile de coton et la graisse de coco. Que valent-elles vraiment du point de vue consommation et environnement?

Roger Darioli, vice-président de la Société suisse de nutrition, rappelle qu’il est impossible de classifier les graisses en mauvaises et bonnes. «Ce n’est pas si simple. Ce n’est pas le produit qui est le remède ou le poison, c’est la dose.» Il rappelle ainsi que les lipides constituent le plus grand apport d’énergie pour l’être humain. Energie dont le corps a besoin pour fonctionner. Or la quantité de matières grasses consommées est trop importante. Et de manière significative. Alors qu’il faudrait se limiter à 700 kcals de lipides par jour, les Suisses en ingurgitent 1125.

Pas des huiles de table

Et sur le banc des accusés, les acides gras saturés (viande, charcuterie, fromages, pâtisseries, etc.) ainsi que les polyinsaturés oméga 6 (notamment dans la margarine), qui occupent beaucoup trop de place dans l’alimentation occidentale. Les experts estiment qu’il faudrait ingérer au maximum 20 g d’oméga 6 par jour et au minimum 1 à 4,4 g d’oméga 3. En réalité, nous consommons trop du premier et pas assez du deuxième.

Or, c’est justement là que cela grippe. La graisse de coco est composée à 89% d’acides gras saturés. Graisse et pas huile, car cette matière reste ferme à une température de 20 °C. Cette consistance solide est aussi un moyen facile de savoir à coup sûr que la denrée est riche en acides gras saturés, comme le saindoux. L’huile de coton, extraite des graines, ne fait pas mieux, car elle est constituée pour plus de moitié d’oméga 6! Autre inquiétude avec elle: la présence importante de pesticides systémiques, utilisés massivement aussi bien sur les graines que les feuilles, en passant par les fleurs et les racines. Substance nocive qui ne peut pas être totalement éliminée au raffinage. C’est pourquoi cette huile n’est pas recommandée comme huile de table. Roger Darioli est affirmatif: «Ces matières grasses n’ont rien à faire dans nos assiettes!» Cependant, il sera difficile de passer à côté, car elles figureront en belle place dans les produits transformés, les fameuses graisses cachées.

Détail de la composition de différentes matières grasses --Source. B. Jacotot/Nutrition humaine

Détail de la composition de différentes matières grasses –Source. B. Jacotot/Nutrition humaine

Pourquoi les fabricants optent-ils pour des matières aussi problématiques? En raison de leurs procédés industriels. «Choisir ce type d’huile prolonge la durée de conservation de quelques jours, explique Roger Darioli. Si elle est riche en acide gras saturé, elle s’oxydera moins vite et rancira moins rapidement.» Autre élément non négligeable: leur coût! «Elles sont bon marché», ajoute Barbara Pfenniger, spécialiste Alimentation à la FRC. Les deux experts souhaitent que les consommateurs soient vigilants. Ils sont formels: bien manger ne signifie pas se priver des plaisirs de la vie. Mais pour ça, il faut savoir ce qui se cache dans son assiette!

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)