26.8.2014
Il y a quelque temps, j’avais titré «1:20» une précédente tribune sur la caisse publique. J’évoquais alors le rapport entre les fonds des partisans de l’initiative et ceux des opposants (200 000 francs contre 4 millions). Mais j’étais en dessous de la réalité, puisque les opposants, regroupés autour de leurs chères caisses maladie, annoncent fièrement avoir… 5 millions à disposition pour pilonner l’initiative!
Si je pressentais une campagne déséquilibrée avant même qu’elle ne commence, on peut dire que je n’ai pas été déçu! La campagne des opposants a chaussé ses très gros sabots, forçant le trait jusqu’au mensonge en alarmant la population avec la menace fantasmée de destruction de notre système de santé. La ficelle est grossière, mais répétée dix, cent ou mille fois, elle finit par semer le doute.
Autre grand mythe appelé à la rescousse: la caisse publique nous priverait des avantages de la concurrence… Evidemment, ce point est sensible pour la FRC, habituellement partisane d’une concurrence efficace. Mais il est temps d’arrêter les bêtises: il ne peut pas y avoir de saine concurrence dans une assurance sociale et solidaire. Vincent Maitre, avocat et député PDC genevois, résumait récemment en une seule phrase la situation dans le domaine de l’assurance-maladie: «Peut-on décemment plaider l’existence même d’une concurrence quelconque lorsque vous ne pouvez vendre qu’un produit identique à tous les autres, à une population définie, obligée de l’acquérir, sans pouvoir faire de bénéfices et en vous permettant de mutualiser les pertes?»
Alors: que les assurances défendent leur business lucratif dans le domaine des assurances complémentaires, grand bien leur fasse, mais leur bataille pour conserver l’assurance de base comme «attrape-clients» ne doit abuser personne. Nous disons oui à la caisse publique, car elle sera d’utilité publique et dans l’intérêt du public.