Cosmétiques

«Comme enfant, plus on commence à se maquiller tard, mieux cela vaut»

Anne-Marie Calza est dermatopédiatre associée aux HUG, à Genève. La FRC l'a fait réagir aux résultats de son test de maquillages pour enfant. L'experte partage ses misesen garde.

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Archive · 04 juin 2019


Dans ses consultations hospitalières, la médecin a vu exploser il y a une dizaine d’années le nombre d’allergies de contact. En cause: des substances telles que la methylisothiazolinone ou sa cousine la methylchloroisothiazolinone, que l’on retrouve dans des cosmétiques et des détergents. Elle a également observé quelques cas de perturbation endocrinienne dus à des produits appliqués sur la peau. La composition des cosmétiques destinés aux enfants est donc un sujet qui lui tient à coeur.

Comment définiriez-vous cet organe qu’est la peau? 
La plupart des gens pensent que c’est juste une enveloppe, une surface morte. En réalité, il s’agit d’une grande usine. La peau n’est pas un imperméable parfait: c’est un tissu qui laisse passer certaines choses. Or, chez l’enfant, la surface de ce tissu est très grande par rapport au poids corporel, beaucoup plus grande que chez l’adulte. Il s’agit donc de veiller à ne pas mettre n’importe quoi dessus.

Quels conseils de base donnez-vous aux parents? 
Je dis souvent qu’à un enfant qui va bien, on ne lui met rien sur la peau: «Le moins c’est le mieux». Et ça étonne beaucoup les parents. Je les rends aussi attentifs au phénomène d’occlusion que produisent les couches-culottes: dans cet environnement fermé, les produits appliqués sur la peau pénètrent encore plus. Pour le reste, chaque parent doit mettre ses limites et elles sont familiales.

Que pensez-vous du maquillage pour enfant? 
Plus l’âge d’introduction sera tardif, mieux ce sera. Mes collègues et moi avons envoyé des courriers aux crèches pour leur dire que ce n’était pas une bonne idée de maquiller régulièrement les enfants. Les gens ne voient que le côté ludique de la chose. De notre côté, nous comprenons que les enfants se maquillent pour un spectacle, occasionnellement. A condition de tester le produit sur l’avant-bras au préalable.

Comment jugez-vous la composition de ces produits? 
Avant, on faisait confiance aux laboratoires. Maintenant, on les questionne et parfois ils ne peuvent pas nous répondre ou ont l’air de ne pas savoir eux-mêmes. Toute cette incertitude pose de plus en plus problème, on devient de plus en plus restrictifs. Quant aux produits naturels, ils sont susceptibles de provoquer des allergies… Il nous arrive donc d’être un peu empruntés. Comme les substances s’accumulent et qu’on ne sait pas ce que cela fait sur le long terme, on en revient au principe de base: le moins c’est le mieux.

Lire également l'interview de Michael Hauschild, médecin au CHUV

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