2.2.2023, Lionel Cretegny
L’automne dernier, Migros a annoncé en grande pompe le lancement de sa nouvelle machine à café, qui utilise des capsules d’un genre nouveau: des boules sans emballage et totalement compostables. Cette machine Globe se vend actuellement à près de 150 francs, six boîtes de neuf capsules comprises.
La FRC a voulu tester l’écoconception et la réparabilité de l’appareil. À première vue, l’emballage est bien pensé : les protections sont en carton et on n’y trouve pas de polystyrène expansé. Petit bémol en revanche dans le fait que chaque élément est emballé dans du plastique. Sur le carton, une allégation mentionne: «Facile à réparer». Voyons ce qu’il en est vraiment!
Opération démontage. Nous nous sommes rendus à La Bonne Combine, atelier expert en réparation installé à Prilly (VD). Première constatation, le châssis et la coque externe sont en plastique assez fin. Pour l’ouvrir, il suffit de dévisser des vis Torx, très répandues, puis de déclipser le tout.
Avant d’entrer dans les entrailles de la bête, il faut comprendre comment une machine à café fonctionne. L’eau du réservoir est pompée dans un chauffe-eau, puis transportée jusqu’au café à infuser avant de couler dans la tasse. Avant d’arriver dans la capsule, le liquide va traverser différents robinets actionnés électriquement appelés électrovannes. Dans une machine à expresso, il y a toujours une électrovanne. Elle est chargée de vider l’eau du circuit interne une fois le café coulé, pour éviter que l’eau chaude sous pression ne s’échappe lorsque la capsule est libérée. Il peut y en avoir d’autres pour différentes fonctions de la machine, comme servir de l’eau chaude ou rincer la machine.
Après avoir enlevé le couvercle de l’engin, nous remarquons que la pompe et le chauffe-eau sont directement connectés l’un à l’autre et que les fils d’alimentation de ce dernier y sont soudés. Dans la machine, il y a deux électrovannes, une pour vider le circuit après chaque café et une autre pour le nettoyage de la machine. Elles sont facilement démontables, se déconnectent avec des clips, puis se laissent remonter sans problème. Au centre se trouve le «cerveau» de la machine: une carte électronique, montée sur un tiroir en plastique qui se clipse dans le châssis. Tous les câblages se font avec des connecteurs, qui permettent un démontage et un remontage. Un bon point.
«La machine contient beaucoup de pièces en plastique qui risquent de mal vieillir, et donc d’avoir une incidence sur la durée de vie de l’appareil.»
Lionel Cretegny, responsable Tests comparatifs
En haut de la machine se trouve le mécanisme de mâchoire pour comprimer la capsule et faire passer l’eau chaude à l’intérieur. Bien que le levier externe soit en métal, tout le mécanisme est en plastique de faible épaisseur et sensible à la chaleur. On peut redouter des problèmes d’étanchéité à cet endroit à la longue.
Si la machine se laisse ensuite facilement remonter, les clips manquent de souplesse. D’ailleurs l’un d’entre eux se casse durant l’opération.
«Nous regrettons que Migros n’ait pas opté pour des capsules compatibles avec ses anciens appareils, à l’image de Nespresso. Acheter une nouvelle machine génère des déchets et de l’énergie grise.»
Laurianne Altwegg, spécialiste environnement
À l’heure du bilan, la machine est bien pensée pour être réparée. Pas de vis fraisées ou d’électronique noyée dans la colle chaude, voire de pièces soudées ensemble qui empêcheraient toute réparation. À condition évidemment de pouvoir disposer de pièces de rechange comme la pompe et le chauffe-eau.
Et le goût du café? Nous recommandons de le tester en magasin (certaines succursales proposent des dégustations) pour voir s’il est à votre goût ou pas. Ce système n’est en effet pas compatible avec une autre marque.