1.9.2008
Il y a une vie en dehors de la marque à la pomme... Une centaine de téléphones mobiles sont apparus sur nos étalages cette année. Tests et conseils.
Ils présentent un nombre incroyable de fonctions, et pourtant on ne les achète que pour une seule d’entre elles: téléphoner. Notre test le démontre, tous les appareils mis à l’épreuve s’acquittent honorablement de cette tâche principale, avec une sensibilité au réseau et un son plutôt bons (pour autant que la couverture soit bonne). En revanche, lors de l’utilisation des autres fonctions (lecteur Mp3, appareil photo, etc), les différences de qualité – et de prix – sont notables.
Aujourd’hui, le mobile est devenu une porte d’entrée à Internet. Avec les modèles UMTS ou de troisième génération (3G), le transfert de données devient rapide. Les nouveaux téléphones permettent ainsi de surfer, de télécharger les mails, et peuvent même servir de modem pour un ordinateur portable. Encore plus évolués, les modèles HSDPA (ou 3G+) offrent des vitesses proches du DSL et prennent la relève lorsque le wi-fi n’est pas disponible. Autant de solutions tentantes pour être toujours branché, mais attention! sans abonnement adéquat et sans garder un oeil attentif sur le volume de données échangées, la facture peut se révéler salée!
iPhone 3G: après la pluie… les ennuis
Pas de doute, dans le monde de la téléphonie, c’est l’iPhone 3G qui a fait la pluie et le beau temps cette année. Mais que ceux qui ont succombé au coup de foudre se méfient des averses! Car le dernier-né d’Apple est très sensible à l’humidité. En effet, nos experts lui ont fait passer toutes les épreuves classiques des téléphones mobiles, notamment celui de l’endurance à la pluie, et l’iPhone 3G obtient un des pires résultats jamais observés! Les trois exemplaires testés en laboratoire présentent de graves problèmes de batterie et d’éclairage de l’écran après à peine quelques minutes de pluie. Pis, ces dysfonctionnements persistent une fois que le téléphone est sec. Un résultat accablant puisque, à ce jour, seul le Nokia N95 n’avait pas réussi ce test que la majorité des téléphones mobiles remportent haut la main.
A noter que la version 2G+, sortie aux Etats-Unis l’année dernière et munie d’une coque métallique à l’arrière du mobile, ne souffre pas de cette faiblesse… Et, bien entendu, la garantie du bijou technologique n’entre pas en matière en cas de dégâts dus à l’eau. Apple prend-il ses nouveaux clients pour des pommes?
L’effet Apple
C’est avant tout un marketing féroce qui a fait de l’iPhone 3G un best-seller, avec un million de ventes dans le monde durant le week-end de lancement. Pourtant, Apple aura fait plus de mécontents que d’heureux… Files d’attente interminables, ruptures de stock, suivies de commandes invérifiables, autant d’embûches qui font ricaner les chanceux qui ont obtenu l’objet tant convoité sans encombre et ceux qui ont décidé de s’en passer.
Il n’en reste pas moins que tous ceux qui ont réussi à caresser leur rêve iPhone sont séduits par son look sensuel et son interface ultra- intuitive. Car son secret réside dans son écran tactile, époustouflant avec sa fonction zoom à deux doigts – dont un brevet a été déposé par Apple – qui constitue la pièce maîtresse de la merveille technologique. Alors que les concurrents sont loin derrière avec des écrans interactifs peu sensibles, ou au contraire susceptibles de s’enclencher de manière inopinée, celui de l’iPhone, très résistant aux chocs et aux griffures, ne réagit qu’à la pression des doigts.
Par rapport à la version sortie aux Etats-Unis et en Europe l’année dernière (cf. FRC Magazine No 4), Apple a en outre amélioré quelques défauts de jeunesse. Ainsi, le système d’exploitation de l’iPhone 3G est encore plus rapide que la version initiale. L’autonomie de la batterie est aussi meilleure, même si l’activation de l’UMTS est énergivore.
Avec son antenne GPS embarquée et ses cartes Google, difficile de se perdre. Mais il ne comporte pas de système de navigation proprement dit. Bonne nouvelle, en revanche, contrairement à la version 2G+, le modèle 3G possède une entrée standard pour les écouteurs (3,5 mm).
Quelques autres déceptions… dont le prix
Hélas, le joujou n’est pas parfait, et toutes les options de divertissement nécessitent une connexion Internet (via wi-fi ou avec un abonnement incluant le transfert de données) afin d’exploiter au maximum toutes ses possibilités. Sans cela, il se transforme en simple téléphone muni d’un lecteur MP3.
Autre point agaçant, le logiciel iTunes (donc un ordinateur muni d’une connexion Internet) est indispensable pour l’activation du mobile: un comble pour un téléphone multimédia! Impossible par ailleurs de se passer du logiciel pour le transfert de musique, de photos et autres, car même s’il est doté d’une mémoire de 8 ou 16 Go, ce mobile ne peut pas être utilisé comme périphérique de stockage de données (alors que d’autres modèles le permettent sans problème).
En outre, l’iPhone 3G ne permet toujours pas d’envoyer de MMS, ni de faire suivre les SMS. Par ailleurs, sa caméra de 2 Mpixels (de qualité acceptable, sans plus) n’enregistre pas de vidéo. Enfin, la batterie ne peut pas être changée par l’utilisateur.
D’une part, hors abonnement, le prix de l’iPhone reste très élevé: 999 fr. pour la version à 8Go, 1199 fr. pour 16Go. D’autre part, les offres avec cartes prépayées proposent des tarifs de communication et de données excessivement chers. Au bout du compte, les abonnements offerts par Swisscom et Orange reviennent presque au même, au niveau du prix payé pour l’appareil, et lient l’utilisateur pour vingt-quatre mois. Car si l’iPhone permet une grande mobilité, les contrats des opérateurs, eux, ont plutôt tendance à vous ligoter!