Dégustation
L’étiquette, un passeport pour le monde du vin
Archive · 25 mars 2014

Les fraudes de ces derniers mois dans le monde viticole romand font tache. Et mettent en lumière les exigences législatives auxquelles la branche est soumise. Mais pour le non-initié, qui achète son vin dans un supermarché – deux tiers des ventes en Suisse –, l’étiquette reste la principale source d’informations. Pour Jacques Perrin, fondateur du CAVE (pour Club des amateurs de vins exquis), l’«étiquette, comme un passeport, donne des indications factuelles, comme le nom, l’âge ou l’origine». Ainsi, les appellations d’origine contrôlée (AOC), qui représentent la majorité des crus de notre pays, encadrent certains critères de production (délimitation géographique, rendements, cépages autorisés, métho-des de culture, teneur en sucre, etc.).
Or, en Suisse, les règles sont édictées au niveau fédéral et ensuite précisées par les Cantons. Difficile pour un consommateur lambda de connaître le cahier des charges de chacun! D’autant que les termes prestigieux «grand cru», «1er grand cru», «château» ne connaissent aucune unité d’une région viticole à l’autre. Des disparités que déplore Aline Clerc, responsable Agriculture à la FRC. «Un vin AOC peut potentiellement être coupé avec un vin suisse de même couleur jusqu’à 10%. Idem pour le cépage et le millésime: 15% d’un autre cépage et 15% d’un autre millésime sont autorisés sans devoir l’indiquer. Si on additionne toutes ces tolérances, le cru en bouteille ne correspond plus vraiment à celui de l’étiquette.»
Eduquer le palais
Quels sont dès lors les principaux critères à prendre en compte? «Le rapport prix-plaisir est central dans cette équation, relève Simone de Montmollin. Tout dépend de l’occasion, s’il s’agit d’une soirée particulière ou d’un simple repas pour lequel les vins de table ou de pays peuvent parfaitement convenir.» Autres mentions importantes, selon la directrice de l’Union suisse des œnologues: celles qui se trouvent parfois au dos de la bouteille.
«La contre-étiquette est souvent plus explicite, avec des précisions sur les caractéristiques aromatiques, les plats qui se marient avec…» Toutefois, il ne faut pas se fier qu’au cépage, car l’engouement pour les variétés de raisin sont aussi fortement liés à des effets de mode, souligne Jacques Perrin.
Pour ces spécialistes, difficile donc, à partir de la seule lecture de l’étiquette, de déduire la qualité du cru. Il faut «se renseigner, entrer en relation avec le vin et rencontrer des producteurs locaux, car la Suisse a la chance d’avoir une multitude de petits vignerons de proximité», conseille Jacques Perrin. Quant à Simone de Montmollin, elle estime que les concours – patronnés par son association… – peuvent fournir un bon guide d’achat pour le client pressé. Mais les goûts étant très personnels, selon la Genevoise, la meilleure méthode consiste à… déguster plusieurs vins à l’aveugle pour former le palais.
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