9.5.2017, Lionel Cretegny / Photo: DR
Douze modèles de VTT tout-terrain sont passés sur les bancs d’essai, leurs performances sont dans l’ensemble plutôt bonnes.
Les mollets crispés font partie du passé avec l’arrivée des moteurs dans la roue ou le pédalier. Désormais, même les vélos conçus pour le sport extrême se voient dotés d’une assistance électrique. Nous avons donc choisi douze modèles dernier cri disponibles sur le marché (neuf d’entre eux sont détaillés ci-dessous) et les avons malmenés en laboratoire ainsi que sur le terrain avec nos confrères de Kassensturz et Velojournal. Les critères qui ont pesé dans l’évaluation: le moteur, la capacité de la batterie et la qualité de l’équipement, déterminants pour l’achat de cycles qui valent entre 2290fr. et 4199fr.
Première étape, le laboratoire. Là, plusieurs critères ont été jugés: le poids, la température de fonctionnement, la puissance délivrée, le couple, l’endurance et enfin l’assistance. Pour cette dernière, elle doit être régulière et répondre aux pressions sur les pédales sans pour autant déséquilibrer le cycliste lorsqu’il chevauche sa monture de fer. Bonne surprise, les modèles haut de gamme comportent pour la plupart un capteur de puissance sur le pédalier, l’assistance étant progressive selon l’effort fourni.
Les moteurs Yamaha et Bosch s’en sortent haut la main. Agréables, ils répondent bien aux sollicitations et sont très réguliers. Le Wheeler, gagnant de notre test, a un couple de 91Nm (Newton mètre), c’est le plus puissant pour une consommation de 11Wh/km. Efficace! A l’autre bout du classement, le Diavelo consomme 17,6Wh/km pour ne fournir qu’un faible 40 Nm de couple. Son moteur a beaucoup trop chauffé sur le banc d’essai. A noter qu’il s’agit du seul modèle du panel dont le moteur est installé au niveau de la roue arrière et pas du pédalier.
L’endurance des duos batterie-moteur a été mesurée en distance parcourue puis en dénivelé grimpé, dans des conditions identiques pour tous les vélos. Dans ce domaine, certains modèles se détachent clairement puisqu’ils aident le cycliste sur plus de 40km. Une performance remarquable. Le meilleur, le Bergamont E-Boxter 6.0, affiche 49km et 1460m de grimpette. A titre de comparaison, le modèle en queue du peloton s’essouffle après 28 km et 840 m de dénivelé.
Seconde étape: test sur le terrain. Nous avons donné rendez-vous à dix spécialistes, prêts à en découdre à Macolin (BE). Leur mission: évaluer le comportement, la traction, le confort, le freinage et les équipements sur différents terrains (herbe, sable, cailloux, forêt ou bitume). Les vélos s’en sortent bien, même si, dès les premières secondes, les experts pointent du doigt certains défauts dans l’équipement de chaque modèle: mauvais passage des câbles, moteur trop lent, axe de chaîne à revoir, suspensions dures à régler, etc.
La performance a un prix
Autre exercice: changer les batteries en cours de route. Et là, surprise, le Specialized a une batterie vissée qui nécessite un outil spécial. Un mauvais point, même si le vélo s’en sort très bien sur d’autres points.
Le Wheeler est bien équipé et roule aussi parfaitement sans moteur, jugé bruyant par ailleurs. De son côté, le Flyer Uproc 2 est un véritable concentré de technologie. Grand écran couleur, système de boîte de vitesses automatique, qui choisit le meilleur rapport sur le pédalier, joystick au pouce pour la navigation dans les menus, il y a de quoi ne plus regarder la route. Mais sa motorisation n’est pas à la hauteur de son prix (3999fr.) et son poids, avec ses 22,9kg, fait preuve d’un embonpoint dont on se passerait.
De ville, de route ou tout-terrain, les vélos électriques constituent une vraie alternative à utiliser au quotidien. Pour autant, l’investissement reste important: 2500fr. pour un deux-roues performant.
Cet article est paru dans FRC Mieux choisir sous le titre «Les vélos électriques font la côte»
Voir le test des vélos électriques sur test.frc.ch