8.10.2013, Laurence Julliard / Dédramatisez! Une séance d’épouillage peut aussi devenir un moment complice… Photo: Goodluz/shutterstock.com
«Mini-vampires», «fléau»: lorsqu’ils s’invitent à la maison, c’est la panique. Restez zen, ces parasites restent un problème bénin pour la santé.
Il y a des mots qu’il suffit de prononcer pour que cela démange, mais n’ayez crainte, les poux ne s’attrapent pas à la lecture d’un article! Sauf si, éventuellement, votre enfant est justement lové contre vous, qu’il a été ces derniers jours en contact étroit avec l’un ou l’autre copain qui en a… Horreur, l’agenda de junior vous signale d’ailleurs que les poux de tête sont de retour en classe. Alors comment les traquer? Le point avec Cristina Fiorini-Bernasconi, médecin référente à l’Unité de promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire du canton de Vaud.
La rentrée sonne-t-elle la saison des poux?
Parce que l’école est très attentive aux enfants qui se grattent la tête, la croyance populaire veut qu’on lie les poux à l’institution. Mais on en attrape en toute saison, à tout âge et dans tous les types d’environnement. Les enfants sont les plus touchés parce que leurs comportements et leurs jeux favorisent une intimité propice à la transmission: les poux passent de tête à tête par contact direct. Rien de tel qu’un tendre câlin, un échange de brosse à cheveux ou de casquette.
Y a-t-il des personnes plus vulnérables que d’autres?
Les têtes à poux, comme on les appelle communément, n’existent pas. Ce n’est ni une question d’hygiène ni de longueur de mèches. Ces insectes frileux aiment la chaleur, ils se logent donc à la racine du cheveu et s’y accrochent tel Tarzan à sa liane. En plus, ils savent se montrer discrets et se confondre avec la couleur de la chevelure.
Quel plan de bataille livrer, et quand?
Inspectez toute la famille sans exception dès qu’on parle de poux dans votre entourage, à l’école ou à la crèche: une lente, une fois au stade adulte, peut pondre une dizaine d’œufs par jour. La prolifération est rapide, d’où l’importance de ne pas avoir honte d’en parler. Quant au geste, le plus simple, le plus «naturel» et le moins onéreux consiste à appliquer un après-shampoing sur cheveux secs. Le produit fait glisser les poux, qu’on élimine avec un peigne fin. Pour mieux les déceler, on essuie le peigne sur une serviette claire à chaque passage. La tâche demande de la rigueur et nécessite d’être répétée à intervalles réguliers pendant un mois, le temps d’un cycle de vie.
Que faut-il penser des produits antipoux?
Ils ne sont pas indispensables, mais permettent de gagner du temps quand il faut traiter plusieurs personnes simultanément. La prudence est de mise avec les insecticides (effets secondaires possibles, inhalation, contact avec les yeux). Mieux vaut leur préférer les produits à base d’huile de silicone, tout aussi efficaces. Les shampoings préventifs sont, eux, purement marketing, c’est de l’argent jeté par les fenêtres.
Et les produits dits «naturels»?
Le naturel n’est pas forcément inoffensif! Les décoctions aux huiles essentielles, la lavande par exemple, peuvent avoir des effets endocriniens; elles ne sont pas recommandées pour les plus jeunes. Et méfiez-vous des préparations farfelues sur internet.
Faut-il désinfecter la maison?
Non! Loin du cuir chevelu, un pou ne peut se nourrir et meurt. Enfermez simplement écharpes, bonnets, taies d’oreiller et doudous dans un sac en plastique durant 24h. Laver à 60° C ou mettre au congélateur
est inutile.