Prévention
Les fruits et les légumes feraient barrage à l’asthme
Archive · 25 mars 2014

Cinq fruits et légumes par jour. Le précepte est bon pour la santé. Notamment pour prévenir le cancer et les maladies cardiaques. Mais sait-on que cela pourrait aussi diminuer l’asthme? C’est la conclusion que l’on peut tirer d’une étude de l’équipe du professeur Benjamin Marsland, du Centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV), publiée en janvier dans la revue Nature Medicine.
Les scientifiques ont nourri des souris avec des régimes comprenant différentes proportions de fibres alimentaires. Ils ont ensuite exposé ces souris à de la poussière d’acariens. Résultat: la réaction allergique était atténuée dans le cas d’un régime riche en fibres et accrue si le régime était pauvre en fibres.
A l’origine de l’expérience, il y a eu une intuition, explique le professeur: «Le nombre d’allergiques augmente depuis des décennies, une évolution trop rapide pour être d’origine génétique. Pour l’expliquer, on peut regarder du côté du mode de vie des gens. Or un changement important dans ce domaine est que l’on consomme de moins en moins de fibres. Peut-être y a-t-il donc un lien entre consommation de fibres et réaction allergique.»
Une cascade d’événements
Le mécanisme en jeu est toutefois élaboré. D’abord, une plus haute teneur en fibres dans l’alimentation influe sur les bactéries qui vivent dans notre estomac. Certaines d’entre elles sont favorisées par la présence de fibres. Leur nombre augmente, et, avec lui, la production d’acides gras dits «volatils». A leur tour, ceux-ci circulent dans le corps.
Arrivés dans la moelle osseuse, ces acides gras stimulent la production d’éléments de la réponse du corps à la substance allergène. Ces composés sont produits en plus grand nombre qu’habituellement… mais ils sont d’un type particulier: ils ne s’activent pas dans le poumon au contact de la substance allergène, ce qui explique pourquoi la réponse immunitaire habituellement anormalement élevée en cas d’asthme est moins importante lorsqu’on mange certaines fibres.
Ce résultat obtenu sur des souris est-il applicable à l’humain? Oui, pour deux raisons, selon Benjamin Marsland. «D’une part, un régime riche en fibres produit aussi ces acides gras volatils chez l’homme. De l’autre, l’asthme allergique fonctionne de manière similaire chez la souris et l’être humain.»
Par ailleurs, la cascade d’événements qui conduit à cet effet est porteuse d’espoir dans d’autres domaines, selon le biologiste. «L’influence des acides gras volatils sur l’hématopoïèse (la production du sang dans la moelle osseuse, ndlr) est une surprise qui pourrait avoir des implications positives pour de nombreuses autres maladies.»
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