5.9.2023, Lionel Cretegny / Photos: Jean-Luc Barmaverain
Pratique, savoureux et passe-partout. Ce snack est doté d’une image saine, il est pourtant souvent trop gras et toujours très salé. La composition de 70 produits a été passée à la loupe.
Les mots Dar-vida ou Blévita n’ont besoin d’aucune explication, ils sont ancrés dans le paysage helvétique. Eux, comme leur équivalent d’autres marques, ont la réputation d’un produit céréalier sain et simple. À l’origine, ils étaient à l’épeautre, au sésame, aux graines de lin. Depuis, les déclinaisons ont pris une telle ampleur qu’elles donnent l’indigestion: versions sucrée ou salée, en sandwich, enrichi en protéines ou aux graines exotiques. Tous les goûts sont possibles, même l’improbable arôme Ananas Curry (Blévita). L’étude de marché de la FRC a dénombré 70 produits, et ne prétend même pas être exhaustive! Un tel étalage ne pouvait qu’aiguiser notre curiosité. Quelle est leur valeur nutritionnelle?
Les marques n’hésitent pas à saler. Même le cracker de nature sucrée. Pour comparer les apports en sel, mais aussi en graisses, un paquet de chips nature a servi d’étalon. Il ne s’agit pas d’en faire l’éloge, car les Blévita et Dar-vida contiennent aussi des protéines, des fibres et des vitamines, absentes dans une patate passée à la friteuse. Mais l’image parle à tout le monde, même aux enfants!
«Le meilleur compromis, c’est de privilégier la simplicité.»
Ainsi, la dose de sel des chips est de 1 g/100 g. Celle des crackers la dépasse bien souvent: on en trouve 1,8 g dans un simple Blévita Classic ou 1,6 g dans un Dar-vida Original Nature et surtout 2,6 g dans le Dar-vida au fromage. C’est largement abusif!
Les chips contiennent 36 g de graisses dont 2 g d’acides gras saturés par 100 g. À nouveau, plusieurs crackers surpassent ces valeurs, en partie dues aux oléagineux. Les sandwichs salés sont davantage concernés, comme le Blévita Sandwich Fines Herbes (16 g d’acides gras saturés). Mais aussi tous ceux au chocolat.
Huit sandwichs sur neuf contiennent de l’huile et/ou de la graisse de palme. Seul le Blévita Fines Herbes fait exception (graisse de coco). Alors qu’il est possible de s’en passer, les fabricants continuent d’utiliser cet ingrédient, néfaste à la santé, et dont la culture rime trop souvent avec déforestation intensive. Ces produits écopent d’une note éliminatoire.
Trop d’ingrédients transformés
Arômes, concentrés de protéines ou de jus, extraits divers, gluten ou lait en poudre et additifs entrent encore dans la composition de la majorité des crackers. Quelques produits ont la mention «100% naturel»; ils sont effectivement sans ingrédients indésirables et sont bien notés.
Côté prix et déchet enfin, un paquet famille permet une économie par rapport à l’emballage portionné. Mais glisser une pochette dans le cartable ou le sac reste pratique et léger. Chacun tranchera!
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Les crackers ont complètement craqué!».