12.11.2024, Jean Busché et Aurélie Gigon / En 2025, le mot action (soldes, sale) sera vide de sens. Photo: shutterstock.com
Les nouvelles règles régissant les achats à l’étranger ainsi que les soldes et promotions vont directement toucher le porte-monnaie des consommateurs. Tout change en 2025.
Alors que le pouvoir d’achat est toujours morose et que la Suisse demeure un îlot de cherté, deux mesures viennent d’être promulguées par Berne. Elles entreront en vigueur au 1er janvier prochain.
La première concerne la franchise-valeur, qui exonère les importations des particuliers de la TVA. Ainsi, la personne devra s’acquitter de la TVA suisse dès 150 francs d’achats (contre 300 fr. jusqu’ici) après avoir fait ses courses en France, par exemple. Cette mesure nie le véritable problème: l’îlot de cherté suisse. Elle soulève également des inquiétudes quant à la tendance à pénaliser les consommateurs au profit des entreprises. Car le local peut aussi être transfrontalier. Et les distributeurs, eux, ne se gênent pas pour importer de très loin des denrées parfois produites régionalement.
«Cette mesure bureaucratique et chicanière cible les symptômes plutôt que de s’attaquer au véritable problème.» Jean Busché, responsable Économie
Une approche visant à culpabiliser les consommateurs ne résoudra pas les véritables problèmes. Il est donc impératif de réguler le marché en faveur d’une meilleure concurrence et d’agir sur les marges des distributeurs afin d’instaurer des changements durables.
Le mot action bientôt vide de sens
Les règles en matière de soldes et de promotions vont également changer. Dorénavant, un vendeur pourra choisir de continuer à appliquer l’ancienne méthode (prix comparatif indiqué seulement pendant la moitié de la période durant laquelle il a été pratiqué, au maximum pendant deux mois, ndlr) ou indiquer un prix comparatif valable sans restriction temporelle et pour toutes les réductions de prix suivantes consécutives. Seule condition: avoir effectivement offert la marchandise ou la prestation de service à ce prix plus élevé durant au moins 30 jours consécutifs.
Or une promotion valable sans limite de temps n’est plus une promotion! Autrement dit, l’indication du prix comparatif barré n’a de sens que dans un laps de temps réduit. Autoriser les enseignes à indiquer un prix de comparaison sans limite temporelle met en péril la protection contre les tromperies et augmente fortement le risque d’abus.
En voyant une comparaison avec un prix barré qui n’est plus d’actualité depuis longtemps, le consommateur se voit contraint de prendre une décision sur la base d’informations non pertinentes. Le Conseil fédéral avait relevé qu’«une comparaison de prix pratiquée depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, ne parle à personne, elle est préjudiciable aux consommateurs».
Alors que l’arrivée du Black Friday tend à accentuer la prolifération des fausses promotions, il est crucial de garantir la transparence et l’exactitude des informations présentées aux consommateurs.