9.9.2014, Joy Demeulemeester / Les Suisses votent le 28 septembre sur la caisse publique. Photo Shutterstock / Alexandru Nika
La dernière édition du magazine d’Assura contient à nouveau deux pages de propagande contre la caisse publique, et celui de CSS récidive tout autant.
Qu’attendre d’une assurance? Qu’elle offre les prestations du catalogue LAMal au meilleur prix, qu’elle rembourse vite et sans rechigner et qu’elle ait la décence de ne pas dicter son vote à ses assurés, ni de les bombarder de sa propagande à leurs frais.
Rappelons qu’une plainte a été déposée en juillet par la présidente de la FRC, Natacha Litzistorf, afin de dénoncer les propagandes menées par plusieurs caisses, dont Assura et CSS, dans leurs magazines. De fait, elles ne respectent pas la libre formation de l’opinion des citoyens, comme on doit pouvoir l’attendre de tout organisme en charge d’un mandat public.
Dans la toute récente édition du magazine d’Assura, la compagnie d’assurances récidive et semble aussi très fière d’annoncer à ses assurés que: «Seul un montant de 14 centimes sur la prime mensuelle est utilisé à des fins d’information (…)». Il est expliqué ensuite que ces quelques centimes permettent de communiquer ses actualités sur divers supports, dont le présent magazine.
Et quel est le sujet d’actualité d’Assura? Contrer le projet de caisse publique, pardi. L’assureur a vraiment à cœur de mettre en garde ses clients contre les mille et un défauts que ce système représenterait pour ses assurés. Que de bienveillance chez Assura!
Toute aussi piquante, cette autre petite phrase relevée par un membre de la FRC dans cette même édition: «Les réserves appartiennent aux assurés». Et ce lecteur critique d’ajouter fort justement: «Sauf que, lorsque vous en avez trop payé, elles sont évacuées en faveur de ceux qui en ont payé moins… Et que, en fin de compte, l’assuré individuel n’en voit jamais la couleur!»
Pour Assura et consorts, le principal défaut de la caisse publique est surtout qu’elle les priverait d’un énorme marché, officiellement non lucratif, puisque l’assurance de base n’est pas censée permettre de faire du profit. C’est d’ailleurs mignon de voir toutes ces bienveillantes caisses investir tant d’énergie et d’argent pour le maintien d’un produit d’assurance qui ne leur rapporte rien…
Et dire que l’Office fédéral de la santé publique avait assuré pouvoir veiller à l’équilibre des forces dans cette campagne. Incontrôlables ces caisses?
A force de matraquage, les assureurs ne vont-ils pas susciter l’agacement général de la population, des assurés et de électeurs? Nous, en tous cas, nous le sommes déjà largement et depuis longtemps.