Ecoconception
L’électronique à l’épreuve du temps
Archive · 05 février 2013

A la fin de l’année dernière, Microsoft, Sony et Nintendo, la triade consacrée des fabricants de consoles de jeux vidéo à l’échelle mondiale, ont annoncé la signature d’un accord a priori très volontaire en faveur du développement durable. Les trois géants s’astreindraient de leur plein gré à un programme pour que les futures générations de leurs produits respectent les recommandations européennes en matière d’écoconception. Leurs consoles deviendraient non seulement moins gourmandes en énergie, mais seraient surtout conçues de manière à bénéficier d’une durée de vie plus longue.
Cette annonce est d’autant plus étonnante qu’elle va à contre-courant des pratiques bien ancrées chez les fabricants de produits électroniques… et chez les consommateurs. En ligne de mire: la course effrénée à la performance et à la nouveauté, tous segments confondus. «En une génération, la durée de vie des équipements électroniques a été divisée par trois», estime Frédéric Bordage, animateur du site greenIT.fr. Un ordinateur de bureau était utilisé plus de dix ans en 1985. Cette durée est à peine d’un peu plus de deux ans aujourd’hui.
Des produits non réparables
Au lieu d’une «électronique durable», les fabricants privilégient la logique de l’«électronique jetable». Une notion avec laquelle des marques comme Apple ou Samsung semblent particulièrement à l’aise. Non seulement ces deux groupes multiplient les nouvelles itérations de leurs produits en un temps record – quatre générations d’iPad en deux ans et six d’iPhone en cinq ans pour Apple –, mais ils rendent surtout leurs dernier-nés très difficiles à réparer: batteries non amovibles et collées, coques non démontables, barrettes de mémoire vive soudées… La conception même des produits est en cause. «Le problème vaut surtout pour les smartphones et les tablettes. On est passé d’appareils difficilement réparables à des produits quasi indémontables», note Christophe Inaebnit, responsable de La Bonne Combine. Le spécialiste relève que ce sont désormais les batteries qui déterminent la durée de vie des appareils. Lorsqu’un réparateur doit passer de nombreuses heures à tenter d’ouvrir un iPad puis gratter la colle, le coût de la réparation peut atteindre des niveaux stratosphériques et décourager les consommateurs.
Autre souci: la disponibilité et le coût des pièces détachées. Christophe Inaebnit relève que des modules spécifiques à certains modèles de téléviseurs sont ainsi produits au moment même de la première fabrication. Plus le temps passe, moins il est facile de trouver les composants nécessaires pour les réparations. Ou à des prix prohibitifs.
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