Article : Sécurité alimentaire

«Légalement, les compléments alimentaires sont des denrées»

6.5.2025, Anne Onidi / Il faut être prudent avec les commandes en ligne. Même si le site est en «.ch». Shutterstock

La législation qui les encadre est moins stricte que pour les médicaments. Et ceux à base de plantes ne sont pas forcément sûrs. Explications du Chimiste cantonal genevois.



Les Chimistes cantonaux de Suisse ont uni leurs forces l’an passé pour mener une grande campagne de contrôles sur des compléments alimentaires. Résultat: sur 127 échantillons examinés, 113 ont dû être retirés de la vente. En cause, le recours à des ingrédients interdits ou présentant des risques potentiels pour la santé. Patrick Edder, Chimiste cantonal genevois et porte-parole romand de cette opération d’envergure, explique à quoi faire attention.

Votre étude s’est focalisée sur des produits suspects. Quels étaient vos critères? Il s’agissait principalement de compléments à base de plantes vendus en ligne. Nous avons ciblé les espèces interdites et nous sommes concentrés sur les allégations de santé. Il faut savoir que les affirmations thérapeutiques, qu’elles soient préventives ou curatives, sont interdites. Un produit alimentaire qui se déclare fortement amincissant, générateur de sommeil ou bon contre le cancer est illégal.

Ces produits à base de plantes sont pourtant perçus comme inoffensifs. Ce n’est pas le cas? En effet. D’un point de vue légal, les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments, mais des denrées. Pour en mettre un sur le marché, il n’y a pas d’autorisation à demander, sauf pour les éventuels extraits de plantes qui entreraient dans sa composition. Un extrait de plante, ça n’a l’air de rien et pourtant cela peut être nocif.

Par exemple? Prenez le café, une substance aux effets connus. Prenez maintenant l’extrait de café, donc du concentré contenant cent fois plus de caféine. Mettez cet extrait dans un complément alimentaire… Vous comprenez que le risque n’est pas le même. Raison pour laquelle il faut demander une autorisation avant de mettre un extrait de plante dans un complément alimentaire. Pour obtenir cette autorisation, on doit évaluer la sécurité du produit. Or, certains fabricants ne le font pas.

Est-ce donc parce qu’ils sont dangereux que 113 produits sur 127 ont été retirés du marché? On ne dit pas qu’ils sont tous dangereux, on dit que la plupart ne sont pas sûrs. Contrairement aux médicaments, ils sont utilisés de manière libre, sans tenir compte des éventuelles interactions. Je vous donne d’autres exemples: on ne devrait pas prendre de complément à la caféine si on a des problèmes cardiovasculaires. Le millepertuis entre dans la composition de produits pour lutter contre la dépression. Or, peu de gens savent que cette plante diminue l’efficacité de la pilule contraceptive.

Il faudrait, par conséquent, éviter les médicaments phytothérapeutiques? Non, ce sont deux catégories de produits distinctes. Les phytomédicaments bénéficient d’un cadre légal complètement différent. Leurs effets sont prouvés, ils ont un dossier de sécurité et ils sont vendus dans un cadre défini.

On comprend bien qu’il faut faire preuve d’une grande prudence avec les compléments alimentaires. D’autant plus ceux qui sont vendus en ligne? Oui, il faut être très prudent avec les commandes en ligne. Y compris sur des sites suisses. D’ailleurs, un site en «.ch» affichant des prix en francs n’est pas forcément suisse. À la rigueur, on peut effectuer une commande sur le site d’un commerce qui a un pied-à-terre clair.

Devenez membre

Notre association tire sa force de ses membres

  • Vous obtenez l’accès à l’ensemble des prestations FRC
  • Vous recevez notre magazine FRC Mieux choisir
  • Vous pouvez compter sur notre équipe d’experts pour vous défendre
Devenez membre

Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)