Photographie
Le poids des mots et le choc de la facture
Archive · 27 mai 2014

En septembre 2013, une internaute reçoit une lettre de Getty Images, puissante banque d’images qui gère notamment les archives du New York Times. La société lui réclame 1115 francs de dédommagement pour avoir utilisé une photo sur son site sans la payer. Le ton est menaçant, et la lettre est suivie d’un second courrier d’une étude d’avocats zurichoise.
Le cas n’est pas isolé, et la FRC réprouve cette façon de faire, qu’elle juge trop formaliste. «Il devrait y avoir un premier avertissement avant de passer aux dommages et intérêts», estime notre responsable Politique & Droit, Florence Bettschart, qui relève qu’on surestime le niveau d’information du public. Reste que Getty est dans son droit. Comment éviter une telle mésaventure?
Puis-je utiliser une image si aucun crédit n’est indiqué?
Notre internaute estimait n’avoir aucun moyen de savoir que la photo était propriété de Getty. Or ce n’est pas une défense valable. Partez du principe que toute image trouvée sur internet est protégée par des droits. Même s’il n’y a aucun copyright, vous devez vous assurer de son régime d’utilisation. En effet, de nombreux blogs et même certains sites de news sont très désinvoltes en la matière. Ils abusent notamment du «DR» (pour «droits réservés»): cette mention signifie que l’œuvre est orpheline, c’est-à-dire que son auteur n’a pas pu être identifié. Mais si ce dernier finit par se manifester, il est en droit de réclamer son dû.
Comment connaître le copyright d’une image?
Pour commencer, contactez le site où vous avez trouvé l’image. Vous pouvez également effectuer une recherche dans Google Images (google.fr/imghp): cet outil très puissant permet de retrouver toutes les occurrences d’une photo sur la Toile. Il donne aussi une idée des outils à disposition de Getty pour mener ses propres enquêtes. Si vous ne trouvez pas la preuve d’un copyright, abstenez-vous.
Où trouver des images à utiliser librement?
Ironie, Getty (gettyimages.ch) a mis gratuitement à disposition 35 millions de photos, début mars, pour un usage exclusivement non commercial. Une décision prise face à l’ampleur du problème. Il est donc désormais possible pour les particuliers de publier gratuitement ces clichés sur leurs sites, blogs ou réseaux sociaux. Avec une contrainte: ils doivent les «embarquer» en insérant le code fourni par Getty (repérez le sigle ). Impossible dès lors de les recadrer ou de les retoucher. Il y a également pléthore de médiathèques libres, comme Flickr (flickr.com) ou Wikimedia Commons (commons.wikimedia.org). Néanmoins, lisez attentivement les conditions d’utilisation.
Et la musique?
Le problème est le même. Une adhérente de la FRC avait ainsi réalisé un montage vidéo en musique, qu’elle a publié sur Facebook. Clip retiré quelques heures plus tard. Explication de Facebook: il pourrait contenir des musiques «protégées par copyright que vous n’avez pas le droit d’utiliser». Donc si vous publiez le montage d’un voyage en Islande sur une bande-son de Sigur Rós, pensez à régler les droits auparavant via la Suisa (suisa.ch) ou recourez à une librairie gratuite comme Jamendo (jamendo.com).
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