1.7.2016, Laurianne Altwegg / L'huile de palme fera partie de l'accord de libre échange avec la Malaisie - Shutterstock.com
Depuis le mois de mars, la FRC et d'autres organisations demandent au Conseil fédéral d'exclure l'huile de palme de l'accord de libre-échange actuellement négocié entre la Suisse et la Malaisie afin d’en limiter la présence dans l’alimentation des consommateurs. Reprise dans une motion de l’UDC Jean-Pierre Grin, cette requête a été soutenue par de nombreux députés de tous bords. Las, le Conseil fédéral ne souhaite pas entrer en matière sur la question.
Il estime d’abord que l’huile de palme ne représente pas un risque particulier pour la santé des consommateurs «tant que ceux-ci tiennent compte des recommandations de la pyramide alimentaire suisse». Selon le Conseil fédéral, l’accord de libre-échange ne changera pas le fait que le public possède – et conservera – le choix d’opter pour des produits exempts d’huile de palme et donc la possibilité d’éviter les risques sanitaires associés à la présence excessive de cette matière grasse.
La réalité pratique est tout autre. D’abord, une part croissante des produits alimentaires finis ou semi-transformés contiennent l’huile incriminée et il est de plus en plus difficile de l’éviter. De plus, il est impossible de connaître la composition des plats consommés à l’extérieur, lesquels représentent souvent la moitié de notre alimentation.
Le Conseil fédéral a cependant constaté qu’exclure l’huile de palme reviendrait à faire l’impasse sur l’accord de libre-échange avec la Malaisie, une possibilité non envisagée. Alors que la France vient de décider de renoncer à taxer l’huile de palme d’Indonésie, le consommateur désireux de voir disparaître ce produit de son assiette ne peut que noter le poids et la puissance de ce marché.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie va maintenant suivre la voie du Conseil fédéral même si, comme il l’a encore évoqué récemment, il tente de trouver des solutions prenant en compte la sensibilité particulière du sujet.
La FRC et ses alliés ne baissent pas les bras pour autant et souhaitent, avec votre aide, maintenir la pression. En continuant notamment à signaler les étiquettes encore problématiques: l’obligation de mentionner la provenance de l’huile sur les emballages est en effet en vigueur depuis six mois maintenant, limitant drastiquement les stocks de produits potentiellement porteurs de descriptions encore incomplètes.