Barbecue
Le charbon de bois asphyxiant
Archive · 04 juillet 2017

Tristes fait divers: près d’une vingtaine de personnes décèdent chaque année en Suisse d’une intoxication au monoxyde de carbone (CO), qui est aussi la cause de plus d’une centaine d’hospitalisations. Les victimes ne sont souvent pas conscientes du danger que représente ce gaz inodore, incolore et non irritant, même à forte concentration. Ils ne commencent à s’alerter qu’avec l’apparition des premiers symptômes: maux de tête, vertiges, troubles de la vision, vomissements, etc. La liste n’est pas exhaustive et les réactions varient d’une personne à une autre.
L’intoxication au monoxyde de carbone est hélas bien connue des services de Tox Info Suisse (téléphone: 145). Un accident ma foi vite arrivé, puisque ce gaz se forme lorsqu’on brûle des matières à base de carbone, comme du bois, mais qu’elles ne se consument pas entièrement par manque d’oxygène. Parmi les sources de CO les plus courantes, il y a bien entendu les incendies, les moteurs de voitures, les cigarettes, les cheminées et tous les appareils alimentés par des combustibles fossiles… dont l’incontournable accessoire de saison: le gril à charbon.
Intoxications en hausse
«Les intoxications provoquées par du charbon de bois incandescent ont gagné en importance, ces dernières années, déplore Christine Rauber-Lüthy, médecin auprès de Tox Info Suisse. Fait alarmant, les bacs en aluminium sont vantés comme méthode de suicide – hautement efficace – sur internet.»
Utilisé en plein air, pas de soucis, mais l’absence de fumée visible peut inciter à ramener à l’intérieur un gril encore chaud lorsqu’il commence à pleuvoir ou pour se chauffer. Or, même un petit bac de charbon incandescent peut rapidement dégager des doses létales de CO dans une véranda, un garage ou tout endroit peu ventilé. Les braseros, évidemment, sont aussi à exclure de ces espaces fermés. Et laisser des fenêtres ou des portes ouvertes ne suffit pas à écarter le danger.
Respiré à son insu, le monoxyde de carbone atteint rapidement les poumons et se fixe de manière redoutablement efficace au pigment de nos globules rouges. Conséquence: le transport de l’oxygène se bloque. Pour commencer, un état de surexcitation se manifeste, la peau devient plus rose dans les cas d’intoxications moyennes et graves, par la suite les personnes exposées présentent un état de confusion, des troubles du rythme cardiaque, elles perdent connaissance, le coeur s’arrête.
Réservé au plein air
«L’évanouissement peut intervenir seulement quelques minutes après l’apparition des premiers symptômes. Il faut donc réagir au plus vite, avertit Christine Rauber-Lüthy, d’autant plus qu’il existe un risque de séquelles neurologiques à long terme.» Une étude effectuée chez des patients retrouvés comateux à la suite d’une intoxication au CO recense, sur un suivi de trois ans, 33% de troubles de la personnalité et 43% de déficits de mémorisation. Les grillades resteront donc une activité estivale strictement d’extérieur. A moins de vous équiper d’un gril électrique qui vous permettra de dorer saucisses et patates. Veillez à ne pas les brûler, sinon gare à d’autres maux! Non, la FRC n’est pas rabat-joie, elle se soucie de votre santé!
Conseils
Intoxiqué ? Les bons réflexes
• N’ignorez pas les symptômes (maux de tête, vertiges, nausées, etc.), particulièrement lorsque plusieurs personnes sont concernées.
• Quittez rapidement les lieux.
• Amenez de l’air frais.
• En cas de symptômes forts, appelez le numéro 144 en vue d’une hospitalisation d’urgence.
• Sinon appelez le numéro 145 (Tox Info Suisse).
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