13.12.2013, Même labellisé "éthique", le cacao ne subvient pas aux besoins des producteurs. Photo Shutterstock / Symbiot
Une étude française montre les énormes limites des systèmes d'accréditation type Max Havelaar ou UTZ. Tout en relevant les impacts positifs de ces démarches.
Les logos Max Havelaar fairtrade et UTZ certified ornent toujours plus souvent les emballages des plaques et boîtes de chocolat. Et selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO), c’est la production tout entière de cacao qui devrait être certifiée « équitable » d’ici 2020.
Mais le cacao de ces confiseries labellisées fournit-il vraiment des salaires et des conditions de travail décents? C’est la question que s’est posée Que Choisir, l’organisation de défense des consommateurs français. L’enquête que publient nos confrères s’appuie sur le rapport de neuf organisations non gouvernementales (ONG) et sur une étude de la société Global Business, parue l’an dernier à la demande de l’ICCO.
Salaires de misère pour les cultivateurs africains
Premier constat émanant des ONG: les cultivateurs d’Afrique de l’Ouest, qui assurent près de 70% de la production mondiale de fèves de cacao, vivent dans une immense précarité. Avec des revenus journaliers équivalents au prix d’une bouchée de barre chocolatée (45 centimes au Ghana et 10 centimes en Côte d’Ivoire), ils n’atteignent même pas le seuil de pauvreté, déjà bien bas, fixé dans ces pays à 1 franc 80 par jour. Le constat est clair: ce sont avant tout les organismes d’accréditation qui profitent des certifications dites équitables. Les fabricants tirent également un grand bénéfice de ces logos redoreurs d’image.
Mais l’enquête relève heureusement quelques retombées positives sur les producteurs de cacao Fairtrade. Pour chaque vente, ils reçoivent une prime de développement correspondant à environ 10% de chaque facture. Or, cet argent ne leur revient pas à eux directement, mais à la coopérative dont ils font partie. Les fonds ainsi réunis permettent de réaliser des projets d’intérêt commun, comme la construction d’écoles, par exemple. Ce principe est évidemment une bonne chose, mais il ne reflète qu’une infime partie de ce que l’on attend d’un label équitable. Les amateurs de chocolat soucieux de production éthique ne sont donc pas encore près de craquer en toute bonne conscience…