6.12.2016, Anne Onidi
Bonne alternative aux vestes en plumes et duvet, controversées pour des raisons éthiques, celles garnies de polyester prennent la tête de ce test.
Bonne alternative aux vestes en plumes et duvet, controversées pour des raisons éthiques, celles garnies de polyester prennent la tête de ce test.
Elles ont le chic pour protéger des frimas, en toute simplicité et avec style. Qu’elles soient naturelles ou synthétiques, toutes les doudounes ont un point commun: un garnissage entre deux couches de tissus. Il érige une barrière d’air tempéré qui isole le corps des coups de froid.
Les modèles en duvet et plumes (dans une proportion de 90%/10%) sont-ils supérieurs aux synthétiques, comme on peut raisonnablement le supposer? Les vestes chères sont-elles réellement les meilleures? Autant de questions que nos confrères de l’émission télévisée A Bon Entendeur et nous-mêmes nous sommes posées. Pour y répondre, nous avons demandé à un laboratoire spécialisé d’étudier quatre qualités techniques prépondérantes.
La première est la plus importante: la conservation de la chaleur. Une seule doudoune excelle en la matière et gagne logiquement la première place du classement. La North Face, bien que satisfaisante, fourni la moins bonne performance à égalité avec la Outwear, mais pour un prix presque trois fois plus élevé.
La deuxième porte sur la respirabilité, c’est-à-dire la capacité à évacuer la transpiration et donc à ne pas «étouffer » la personne dans son vêtement. Une propriété très importante pour juger les habits de sport, moins en ce qui concerne les modèles de ville comme ici. Une propriété également difficile à coupler avec la conservation de la chaleur. Trois modèles en duvet (Patagonia, Salewa et Esprit) parviennent toutefois à cumuler de bonnes performances dans ces deux critères.
Péril en machine
Le comportement à l’entretien constitue le troisième critère. Plus l’intérieur de la doudoune se gonfle d’air, meilleur est son pouvoir isolant et chauffant. Le gonflant doit rester important, même après le lavage, sinon ce sont les propriétés de chauffage de l’habit qui se détériorent. Les modèles de Patagonia, Salewa et Esprit se dégonflent pourtant dramatiquement sur certaines zones après lavage, formant des paquets de garnissage tout à fait déplaisants. Un comble pour du moyen et haut de gamme!
Quatrième critère: la déperlance, soit la capacité du tissu extérieur à ne pas absorber l’eau. Toutes les vestes à l’exception d’une, celle d’Esprit, s’en sortent étonnamment bien pour des vêtements citadins.
Et s’il fallait ajouter des critères plus personnels, il y a le confort, bien sûr! Toujours bien essayer le capuchon et lever les bras pour éprouver la longueur des manches. Quant aux qualités des finitions, elles sont essentielles, en particulier la résistance de la fermeture éclair puisqu’en général c’est l’élément qui lâche le premier. Plus la doudoune est grosse et lourde, plus la fermeture éclair doit être robuste: pour être de bonne qualité, elle devrait présenter des dents séparées et bien proportionnées par rapport à la veste (plein d’infos dans notre dossier web consacré au textile intitulé Vêtements: la FRC vous va comme un gant).
Découvrir le test des doudounes sur test.frc.ch
Cet article est paru dans FRC Mieux choisir, numéro 94, sous le titre «L’avantage au synthétique»
Plumes labellisées
Les défenseurs des animaux à vif
Tout a commencé en 2012, lorsque l’organisation PETA, plaidant la cause animale, a diffusé une vidéo montrant des scènes choquantes de volatiles plumés vivants dans une ferme chinoise.
Un document qui aura une forte incidence sur l’industrie du duvet; c’est en effet à ce moment que naîtront des normes de certification garantissant des plumes sans souffrance animale. Parmi elles, le label RDS, pour Responsible Down Standard (standard pour du duvet responsable), dont se réclament toutes les doudounes en duvet que nous avons testées.
Or, d’après PETA qui a enquêté cette année en Chine, d’où est issu 80% du duvet du marché, le plumage à vif reste pratique courante et les fournisseurs vendraient pour RDS du duvet taché de sang. Accusations que l’ONG Textile Exchange, qui gère le label, réfute. Il faut dire que le plumage à vif représente un gain économique considérable, une oie ou un canard pouvant être plumés environ trois fois avant d’être mis à mort.