Article : Vécu

Lactofermentation: passion entre cours et expérimentations

Gaspillage alimentaire

25.3.2020, Aude Haenni / Christine Syrad alias Fermentable. Photo: Aude Haenni

Avec Christine Syrad, alias Fermentable, la lactofermentation n’a plus aucun secret. Rencontre.



Citrons au curcuma, raisins au raifort, topinambours à l’ail, oignons à la cardamome et aux graines de moutarde, kimchi au piment coréen et calamar séché, miso aux haricots et au pain: voici un échantillon de ce que l’on trouve dans la cuisine de Christine Syrad, à Douanne (BE). Un échantillon, car la liste est encore longue, tant elle aime expérimenter à tout-va les produits lactofermentés. En témoignent les trois frigos et les bocaux disséminés ici et là. Pour comprendre cet engouement, retour huit ans en arrière.

«Suite à des problèmes de santé, j’ai évité le sucre et mangé plus sain, raconte-t-elle. Je suis revenue aux produits avec lesquels j’avais grandi au Japon, où je n’avais jamais été malade.» Ceux en magasin n’étant pas forcément aussi purs que le fait maison – trop salés, parfois pasteurisés –, Christine a commencé à réaliser ses préparations en autodidacte, s’aidant notamment des livres de Sandor Ellix Katz, auteur renommé dans le domaine. Depuis, celle connue sous le nom de Fermentable sur Instagram en a fait son métier. Elle vend sa propre production, propose workshops et événements. Elle ouvrira bientôt un atelier à Bienne, au vu de la demande «de personnes ayant suivi des cours de médecine traditionnelle chinoise, de chefs, de foodies, de gens sensibles au gaspillage alimentaire ou tout simplement d’amateurs de nourriture japonaise».

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Autant de curieux avec qui Christine n’hésite pas à partager ses secrets. Car «une fois que l’on connaît la base, on peut faire tout ce que l’on veut». Et ce sans crainte. «Il est vrai que ce qui freine certains, c’est de tomber malade. Bien sûr, on peut parfois ressentir que cela bouge dans le ventre, avoir plus de gaz même, mais en mangeant des produits fermentés, on ne va pas se tuer!» sourit-elle. Pour autant que l’on fasse appel à ses sens en amont. A vrai dire, le pire qui puisse arriver serait de ne pas en apprécier le goût, particulier. C’est pourquoi Christine conseille de tester en premier la lactofermentation sur des légumes fétiches et d’en réaliser des préparations simples. «C’est bien de jouer avec des mélanges de produits, de vouloir tenter des recettes du Noma (établissement danois, nommé meilleur restaurant du monde à plusieurs reprises, utilisant des ingrédients fermentés dans nombre de ses plats, ndlr)… Mais au départ, ajouter du poivre noir à des oignons est suffisant pour comprendre le procédé et s’habituer à des saveurs inédites.»

Antigaspi de A à Z

Inédites mais fort bonnes, dans un sandwich au fromage ou en accompagnement d’un poisson du lac un peu fade par exemple. La saumure aux effluves d’oignons, quant à elle, s’ajoute dans une sauce à salade. Et comme tout se garde, que tout se fermente, encore et encore, «j’aime ajouter des quartiers d’orange à cette même saumure, que je mixe après quelques jours de lactofermentation, pour en faire une marinade à servir avec le poisson ou le poulet». Zéro déchet pour une utilisation pratique à l’année, en salé ou en sucré: Fermentable n’y voit que du positif. Elle espère d’ailleurs offrir non seulement des cours, mais aussi des consultations aux producteurs, afin de leur transmettre quelques idées pour limiter les pertes. «Ajouter de la saumure et de la cannelle aux pommes tapées et invendables en font une superbe marinade pour du porc!» Autant dire qu’on en salive d’avance.

Les astuces de Funambuline

Elle est consultante en gastronomie. A titre de loisirs, Funambuline tient un blog qui parle, entre autres choses, de cuisine et de bons produits. Sur son compte Instagram, elle donne aussi pas mal de recettes et d’astuces qu’elle partage avec gourmandise. La lactofermentation, elle a commencé par curiosité, puis y a tellement pris goût qu’elle a fait des essais avec toutes sortes d’ingrédients.

Comment débuter?
En passant par une recette de choucroute par exemple. Le chou se prête particulièrement bien à la fermentation, qui devient plus facile à digérer et dont l’effet flatulant disparait en bonne partie. De plus, tout le monde connaît le goût de la choucroute, c’est un bon point de repère. Mais tous les légumes un peu croquants s’y prêtent: concombre, carotte, céleri, piments, chou-fleur, etc. Certains fruits sont également utilisés dans certaines préparations, mais cette transformation imposant du sel et transformant les sucres modifient beaucoup plus leurs profils aromatiques.

La choucroute, c’est bien comme plat hivernal. Et le reste de l’année?
Pour ma part, c’est quasi au quotidien! Je mets des «pickles» sur du riz blanc avec un oeuf au plat, pour un très simple repas sans chichis mais avec plein de saveurs et de couleurs, dans mes sandwichs à la place des cornichons, dans mes salades, en garniture de mes ramens, j’en fais des riz sautés, etc. Ma recette préférée, c’est celle de la choucroute rouge, c’est délicieux et la couleur est tellement belle que n’importe quel plat qu’elle accompagne devient inoubliable. J’en ai une recette sur mon blog qui a beaucoup de succès. Mais les pickles que j’utilise le plus souvent, sont simplement des lanières d’oignons rouges. En quelques heures, elles prennent une couleur rose fluo et elles apportent croquant et acidité dans tous les plats un peu ternes. En bonne Suissesse, je ne peux que recommander une raclette accompagnée de plein de pickles maison, mais je ne sais pas si c’est pour avoir l’excuse de manger plus de fromage, ou de manger plus de pickles!

Quelles sont les règles à respecter?
Toujours travailler avec des aliments propres, et des ustencils et outils propres; respecter un pourcentage de sel minimal qui permet d’éviter les bactéries indésirables; éviter tout contact avec l’air: tant que tout est submergé, tout va bien; en cas d’odeur particulière, ou au moindre signe de moisi, etc. il convient de jeter la totalité de la préparation.

Manger lactofermenté, est-ce ce une histoire de goût, d’accessibilité tout au long de l’année (les courgettes en hiver) ou plutôt pour sauver des aliments qui auraient terminé au compost?
Pour un résultat réussi, je choisis des légumes locaux et de saison, si possible bio et du marché, que j’utilise immédiatement pour profiter de tous leurs ferments naturels. Ce n’est donc pas une solution pour sauver une vieille carotte molle oubliée au fond du frigo, au contraire. L’avantage des «pickles» comme j’appelle tous les légumes fermentés par facilité, c’est que ça reste croquant et que ça conserve les nutriments, c’est donc une manière facile de manger des légumes quand on a la flemme de cuisiner ou qu’on a pas eu le temps d’aller faire le marché. Et il faut avouer que ce petit goût salé-acidulé, j’adore ça!

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
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  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)