2.7.2017, Barbara Pfenniger
Les étals regorgent de produits honnêtes à la fraîcheur exemplaire et aux saveurs authentiques. Mais la notion de région est une notion que chacun comprend comme il l'entend: on compte en Suisse 55 appellations différentes, de quoi perdre le consommateur parmi les labels. Explications et analyse.
Les produits de proximité – un marché oscillant entre 3% et 5% qui augmente – sont estampillés de logos bien visibles. Mais ils devraient aussi être un gage de transparence pour le client. Or la région est une notion extensible (voir cartes ci-dessous) qui perd le consommateur.
Un vaste projet d’évaluation a donc été initié par la FRC. Démarré en 2001, il visait à faire converger les multiples initiatives locales vers davantage d’unité. But atteint cette année, puisque tous les labels romands (Pays romand-Pays gourmand) et alémaniques (Alpinavera, Culinarium, Das Beste der Region), 41 en tout, font partie d’une entité nationale. Avec un label commun, regio.garantie, identique pour tout le pays. Dana Raemy, ancienne présidente de la FRC Fribourg et cheville ouvrière du projet, représente les consommateurs dans cette association.
Voyant le potentiel commercial de ces produits, les distributeurs ont aussi développé leurs propres labels, mais chacun à sa sauce. Certes, le producteur, faire-valoir décliné de multiples manières (au rayon, en affiches) entretient la fibre émotionnelle. Mais le client peine à comprendre en quoi une denrée est véritablement locale. Migros, qui a adopté le même cahier des charges que regio.garantie, s’en sort bien. Coop et Manor, honorablement: la localisation des articles «Ma région» (Coop) est vague, alors que la provenance des matières premières des produits transformés de «local» (Manor) manque de clarté. Enfin, les règles édictées par Landi, Volg et Spar sont trop floues pour mériter un bon score. Le programme «petit mais remarquable» de Lidl n’entre pas dans l’évaluation, car ses produits ne sont disponibles que de manière ponctuelle.
Cela étant, même les meilleurs labels gardent une marge d’évolution pour apporter une réelle plus-value au consommateur. Pour tendre vers plus de proximité, fraîcheur et naturel, il s’agit de faire évoluer positivement les indications transparentes concernant les éventuels ingrédients importés ou issus d’une autre région, favoriser les trajets courts et aller vers une production plus proche de la nature. Enfin, l’indication claire de la provenance devrait aussi figurer sur l’emballage, l’affichage au rayon ne suffit pas. C’est ainsi que la confiance du consommateur se mérite!
Lire le rapport complet en allemand.
Tout savoir sur les labels alimentaires, guide à télécharger et évaluation 2015.