Lecture d’étiquette
La vie est dure au rayon confiture
Archive · 06 décembre 2016

Quand la saison des fraises bat son plein, vous profitez d’une fort belle cueillette pour concocter des confitures inspirées de la recette de grand-maman: moitié fruits moitié sucre (voire moins) et un filet de jus de citron. Savoureuse et si simple à réaliser! Mais voilà, l’hiver venu, pris au dépourvu, vous vous retrouvez les bras ballants au rayon confiture.
Les produits du commerce ont les mêmes ingrédients de base. Mais selon la loi, 350 g de fruits par kilo suffisent pour qu’une confiture soit considérée comme telle. Les 650 grammes restants sont, dans la logique des choses, du sucre, éventuellement de l’eau ou du sirop de fructose-glucose. Quant au citron, il est souvent remplacé par de l’acide citrique (E 330). Colorants, liants et arômes s’invitent parfois discrètement dans la composition. Fort heureusement, sur nos dix pots, aucun n’en contenait, hormis de la pectine, souvent d’origine végétale.
Pour une confiture plus fruitée, légèrement moins sucrée, on se dirigera sur la gamme supérieure, soit la confiture «extra» qui contient, là encore selon la loi, 450 g de fruits par kilo. Dans notre échantillon, la Favorit en comporte par exemple 52% et la Delicia de Hero monte jusqu’à 60%. Cette dernière sort d’ailleurs grande gagnante de notre dégustation (lire encadré).
Quantité ne rime pas avec qualité
Les produits contenant encore plus de fruits et moins de sucre sont, eux, considérés comme des «pâtes à tartiner aux fruits» ou des «préparations aux fruits à tartiner». Des appellations floues qui désignent tout aussi bien un produit haut de gamme édulcoré au jus de fruit qu’un mélange moins appétissant.
La lecture des ingrédients s’avère pour ainsi dire indispensable. «Jeter un oeil à l’étiquette est primordial, fait remarquer Barbara Pfenniger, responsable alimentation à la FRC. On identifie la confiture «extra» rien qu’en lisant le premier ingrédient de la liste, à savoir le plus important: les fraises!» Mais là encore, de quelles fraises parle-t-on?
Seules deux confitures sont élaborées en Suisse à base de fraises du pays – Favorit et Amsel Spitz de Räber. En revanche, rien n’assure que les fruits étaient mûrs et goûteux lors de la préparation. Pas plus que l’information sur la qualité et la variété du fruit utilisé n’est obligatoire. Conclusion: prenez le temps l’été prochain de confectionner une confiture maison… ou faites une dégustation FRC pour mieux choisir.
Découvrir le test des confitures à la fraise sur test.frc.ch
Dans la peau d’un testeur
Trop de sucre tue le goût
Au Salon Goûts et Terroirs à Bulle, les dix confitures ont été scrutées, senties, évaluées, goûtées par des visiteurs aux palais affinés. Il semblerait que la définition «extra» le soit vraiment, car les deux confitures supérieures – et non les plus chères – arrivent en tête, la Hero Delicia (73%), suivie de la Favorit (67,2%). La Bonne Maman (66,5%) s’offre le bronze. Médaille en chocolat pour la M-Budget (64,3%), suivie de très près par le produit Aldi, ex aequo avec l’Amsel Spitz de Räber (63,5%) et la Fine Food Jam (63,4%). La Trentino de Menz & Gasser (56%) et la Prix Garantie (55%) finissent bonnes dernières. En cause: leur goût est bien loin de la fraise et leur texture fort peu agréable. Tous les échantillons ont tout de même été considérés bien trop sucrés.
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