5.10.2022, Jean Tschopp
Depuis le 1er septembre, La Poste déploie un partenariat exclusif avec les assurances-maladie Sympany et Assura.
Dans 90 filiales, le personnel propose sur demande des rendez-vous de conseils. Dans huit filiales de La Poste, Sympany et Assura bénéficient carrément de leurs locaux propres sur place pour permettre aux collaborateurs de l’assurance de délivrer des conseils. Dans les officines restantes, les employés au guichet renseignent la clientèle et proposent des rendez-vous avec des agents de Sympany. Le porte-parole de La Poste déclare que ce type de conseils se développera dans d’autres domaines, notamment bancaires.
Où est le service public dans tout ça?
Pourquoi La Poste a-t-elle ciblé exclusivement Sympany et Assura? En quoi un partenariat avec ces deux seules assurances permet-il de donner un conseil adapté? Quels seront les critères qui pousseront un employé de La Poste – qui a sans doute bien assez à faire – à orienter le client vers un rendez-vous avec un assureur? Par ailleurs, quelle est la dimension de service public quand La Poste s’improvise courtière dans pareil partenariat commercial? Autant de questions auxquelles la FRC aimerait obtenir des réponses et qui ne sont pas anodines dans un contexte de hausse de primes qui frappera durement les assurés en 2023.
Selon la FRC, ce partenariat est problématique quant au respect de l’accord de branche «intermédiaires» (proposition spontanée de contrat sans demande préalable de l’assuré), en particulier quant aux cas de démarchage à froid – qui ne manqueront pas de se présenter – ainsi qu’à la rémunération des intermédiaires. Notre association n’a pas attendu l’entrée en vigueur de ce partenariat pour approcher la Commission de surveillance de l’accord de branche. Cette dernière attend des cas concrets de démarchage pour se prononcer. Nous ne nous gênerons pas pour les lui transmettre.