25.9.2024, Rebecca Eggenberger
Les autorités ont récemment réactualisé le guide qui permet de connaître les besoins nutritionnels de la population. La nouvelle pyramide tient compte des dernières connaissances scientifiques, de la durabilité et de l’évolution des modes de consommation.
La pyramide alimentaire est un guide illustré permettant de connaître les besoins nutritionnels d’un individu. Il s’adresse à l’ensemble de la population, âgée de 18 à 65 ans, en bonne santé et sans besoins particuliers. La pyramide se lit de bas en haut avec, au niveau inférieur, les familles d’aliments et boissons à privilégier et au niveau le plus haut, ceux à limiter.
Les principaux changements
Elaborée par l’Office de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) en collaboration avec la Société Suisse de Nutrition (SSN) et une équipe du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), la nouvelle pyramide alimentaire tient compte des dernières avancées scientifiques et de l’évolution des modes de consommation, mais aussi de la promotion de la santé. Le principe de base ne change pas, mais certaines recommandations ont été adaptées et des denrées davantage mises en avant. Voici un aperçu des principaux changements:
- En message général, on peut y voir l’encouragement à la consommation d’un maximum d’aliments frais par opposition aux produits ultratransformés. Par ailleurs, la pyramide montre essentiellement des produits non emballés, plus faciles à mettre en lien avec ce qui se trouve dans l’assiette, et elle ne mentionne plus de noms de marque.
- Un changement majeur notable est la prise en compte de la durabilité dans l’ensemble des recommandations. Le critère de la rareté des ressources alimentaires et leur impact sur le climat ont été systématiquement pris en compte dans l’élaboration des nouvelles recommandations. En effet, les sources de protéines végétales, comme les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges et blancs) sont davantage représentées et apparaissent au même niveau que les sources de protéines d’origine animale, comme la viande ou le poisson. La viande rouge n’apparaît d’ailleurs plus visuellement dans la pyramide. La recommandation est claire: consommer davantage de légumineuses et réduire sa consommation de viande. La consommation de poisson passe également au second plan, notamment en raison de la surpêche.
- Dans la catégorie des produits céréaliers, il est désormais recommandé de privilégier ceux à base de céréales complètes. Un plus qui, espérons, poussera davantage la grande distribution et les boulangeries à étoffer leur offre en la matière.
- S’agissant des fruits et des légumes, il est toujours recommandé d’en consommer cinq par jour, mais il est mentionné de privilégier le critère «local, de saison et issu de production durable».
- Les bénéfices de la consommation d’oléagineux et de graines sont également mis en avant, l’enquête nationale MenuCH ayant d’ailleurs démontré que la population n’en consommait pas assez. Or ils sont riches en acides gras de qualité et en fibres alimentaires notamment.
- Autre changement important : les jus de fruits ont disparu de la pyramide. En effet, ils n’apportent pas les mêmes bénéfices que les fruits entiers, car ils contiennent moins de fibres, possèdent un moins grand potentiel rassasiant et ont une charge glycémique plus importante.
Ce qu’en pense la FRC
Ces changements ont fait réagir différents acteurs tels que Greenpeace et Proviande qui dénoncent d’un côté une occasion manquée d’aller encore plus loin en matière de durabilité, et de l’autre, un procès injustifié à la viande. De son côté, la FRC se réjouit d’avoir été suivie sur la majeure partie de ses recommandations au moment où elle a été consultée, qui reflètent les préoccupations des consommateurs. La nouvelle pyramide manque certes encore de quelques informations pratiques, telle une meilleure indication des quantités cuites, pour les personnes qui mangent souvent hors du domicile par exemple. Néanmoins, elle est adaptée à son objectif: lisible et claire, sans être dogmatique, elle peut servir de base à toute la population. Les personnes ayant un régime particulier ou des besoins spécifiques trouveront de quoi adapter ces recommandations sur le site de la SSN. La FRC salue également le pas en avant vers la prise en compte des critères de durabilité dont plus personne ne peut nier l’importance!