Enquête : Jouets

La Chine, cet atelier du monde toujours si peu éthique

4.12.2012, Elisabeth Kim et Huma Khamis

Les jeunes ouvrières de l’Empire du Milieu sont encore les grandes oubliées du Père Noël. Sept ans après notre première enquête, peu d’avancées sociales sont à relever du côté des fabricants.



En 2004, la FRC et ses consœurs européennes regroupées au sein de l’International Consumer Research and Testing (ICRT) levaient le voile sur les épouvantables conditions de travail sévissant dans les ateliers de jouets, produits pour l’essentiel en Chine. Cadences infernales, journées de onze heures au minimum, six jours par semaine, salaires au lance-pierre, protections sociales et sanitaires quasi inexistantes… L’univers des ouvrières chinoises – car ce sont pour la plupart de jeunes femmes – œuvrant pour le plaisir de nos enfants n’était guère reluisant.

Sept ans plus tard, nous avons voulu vérifier si des améliorations avaient vu le jour dans un pays qui pèse pour 70% des ventes de jouets dans le monde. Pour ce faire, les mêmes entreprises ont été de nouveau évaluées sous la focale de leur responsabilité sociale, à savoir Bandai, Disney, Hasbro, Lego, Mattel et MGA. Quatre firmes supplémentaires, Brio, Famosa, Playmobil, Simba Dickie, ont été ajoutées, constituant ainsi un panel de dix marques – américaines, européennes et japonaise – bien établies dans les magasins. Pour les besoins de l’enquête, deux peluches et/ou figurines par entreprise ont été sélectionnées, soit 20 jouets au total, au travers desquels l’ICRT a tenté de remonter les filières de production.

Alors, Noël 2012 sera-t-il plus éthique? Hélas, non. Tout comme en 2004, ces multinationales ont fait preuve d’un manque de coopération flagrant face aux demandes, répétées à de multiples reprises, des associations de défense des consommateurs. Seules Hasbro et, dans une moindre mesure, Playmobil ont participé et ouvert les portes des sites de production où sont fabriqués les jouets sélectionnés par l’enquête (lire encadré page suivante). Le manque de transparence des huit autres firmes – certaines s’en défendent en invoquant la confidentialité vis-à-vis de la concurrence… – en dit long sur leur sens de l’engagement éthique et, par déduction, le peu d’amélioration des conditions de travail de leurs ouvriers ces dernières années, comme l’illustre le récapitulatif ci-dessous.

Une nouvelle génération d’ouvriers

Reste que tout n’est pas complètement figé dans ce sombre tableau. Ainsi, constatent les ONG, le droit du travail s’améliore à petits pas en Chine, notamment en ce qui concerne la hausse du salaire minimum – même si celui-ci ne suffit pas pour vivre, relatent les employés interrogés pour qui les heures supplémentaires sont la seule façon d’obtenir une paie décente – et l’émergence, bien qu’encore embryonnaire, de la négociation via les syndicats. Parmi les raisons de ce début de prise de conscience, l’arrivée sur le marché d’une nouvelle génération d’ouvriers en Chine, plus urbaine et un peu mieux informée par internet, qui ne reste en moyenne qu’une année au sein d’une entreprise…

Autre observation: certes, il est impossible aujourd’hui pour un consommateur d’avoir l’assurance d’acheter un jouet made in China qui soit fabriqué dans des conditions sociales et environnementales correctes. Pour autant, le boycott n’est pas une solution. Car les améliorations en matière d’éthique existent, comme le démontrent Hasbro et Playmobil. Mais elles sont surtout, affirme l’ICRT, le résultat d’enquêtes et de dénonciations répétées et martelées, obligeant les marques à corriger les abus tout au long de leurs chaînes de fabrication.

Retrouvez le résultat du test pour 10 grandes marques

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)