Ecoconception
La bonne volonté ne suffit pas
Archive · 29 septembre 2015


Laurianne Altwegg
Responsable Agriculture, Énergie et Environnement
«Trop restrictif pour l’économie»! C’est, en substance, le résultat des débats du Conseil national sur la révision de la Loi sur la protection de l’environnement (LPE), proposée comme contre-projet à l’initiative «Economie verte».
Voilà qui est fort regrettable, car des outils concrets pour réduire l’impact de la consommation sur l’environnement ont ainsi été balayés d’un revers de la main. Parmi eux, la FRC avait fermement soutenu l’introduction d’un article sur l’écoconception, une approche qui intègre les aspects environnementaux dès la conception du produit, et tout au long de son cycle de vie (voir infographie ci-dessous). Impliquant de repenser les processus de production, elle permet de disposer – en amont – d’une solution facilitant la consommation durable, qu’il s’agisse d’objets ou de services.
Dans un monde idéal, tous les produits seraient écoconçus. Dans la réalité, cette approche n’en est qu’à ses balbutiements, et les récents débats parlementaires prouvent, si besoin était, que la volonté politique fait défaut. Pourtant, dans les pays voisins, particulièrement en France et en Allemagne, l’écoconception est présentée comme un «levier de création de valeur». Elle fait aussi l’objet d’une directive européenne définissant ses principaux contours et d’un label réunissant actuellement plus de 2000 produits (c2ccertified.org).
La formation, terrain d’avenir ?
L’espoir subsiste. Il passe par les filières de formation des futurs designers, ingénieurs ou concepteurs de produits. Depuis une dizaine d’années, les cours d’écodesign ou d’éco-ingénierie fleurissent, permettant de sensibiliser les étudiants à ces principes.
A la Haute Ecole du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA), un cours d’éco-ingénierie est proposé depuis cinq ans. Jacques Richard sensibilise ses étudiants à l’approche des analyses du cycle de vie (ACV). «L’objectif est de leur montrer où des améliorations sont possibles sur la base d’exemples concrets.» Concrets mais pas toujours pertinents, dans la mesure où les futurs diplômés sont appelés à travailler dans des secteurs très divers. Il leur reste alors à transposer les principes de l’écoconception dans leur domaine d’activité.
Sensibiliser les patrons
La Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD) propose un cours d’écodesign depuis dix ans, notamment aux futurs créateurs de bijoux ou de mode. L’accent est mis sur les matières premières, les emballages et l’optimisation de la durée de vie. Si l’intérêt pour l’écoconception est réel, cette dernière peine à se tailler une place dans le cursus. «Les cours sont davantage des modules parallèles qu’une approche intégrée à la matière enseignée», appuie Guido Styger, designer enseignant l’écodesign.
Et du côté des entreprises alors? Pour Anahide Bondolfi, qui enseigne aussi l’écoconception, «l’écodesign est de plus en plus souvent intégré aux activités des entreprises, notamment pour respecter la législation ou pour obtenir un label sur les produits. La réalisation d’ACV étant onéreuse, elle intéresse davantage les grandes entreprises». Jacques Richard concède d’ailleurs que cette compétence professionnelle n’est pas la première à être recherchée par les employeurs. Au pays des petits pas, comptons sur les ingénieurs de demain pour faire pencher la balance.
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