5.7.2016, Sauf exclusion explicite, la garantie court sur deux ans. Antonio Guillem/shutterstock.com
Cet accessoire n’est souvent pas couvert par la garantie. Autant de raisons d’en prendre soin. Avis d’expert.
Timothée Maire a acheté son ordinateur portable en novembre 2014. A la fin d’avril 2016, il constate que la batterie était totalement usée. Impossible de charger l’appareil; même branché sur le secteur, il se met en veille très rapidement. A la grande surprise du Vaudois, le réparateur agréé par la Fnac lui présente un devis de 338 francs pour résoudre le problème, la batterie n’étant pas couverte par la garantie. Le client, pris en otage par le fabricant et le vendeur, a deux solutions: débourser 100 francs pour récupérer son PC tel quel, ou autoriser la destruction de la machine, option gratuite.
Médiateur en informatique pour la FRC, Laurent Dürst sait que cette situation est malheureusement très fréquente. En cause, les «consommables », ces accessoires qui, par définition, ont une durée de vie limitée et nécessitent d’être changés régulièrement. La batterie en est un exemple typique, au même titre que les têtes d’impression des imprimantes à jet d’encre. De plus en plus souvent, les vendeurs excluent cette catégorie de leurs garanties.
«De nos jours, la batterie est installée au coeur même de la machine. A moins d’avoir des connaissances en électronique, désosser l’appareil pour la remplacer est compliqué», explique l’ingénieur en informatique et cofondateur de l’association e-Lém@n. D’autant plus qu’une telle intervention provoque l’annulation de la garantie. Un vrai casse-tête!
Bannir le fatalisme
«Il est entré dans les moeurs qu’un téléphone dure deux ans, une tablette guère plus et un ordinateur près de quatre ans, s’émeut Laurent Dürst. Au-delà, on admet que l’objet est vétuste, bon pour la poubelle!» Pourtant, selon le spécialiste, une batterie bien entretenue peut durer cinq ans. «Le fatalisme veut qu’on change un appareil quand sa batterie montre des signes de faiblesse.» Un état d’esprit contre lequel s’engagent l’ingénieur et la FRC. Cinq conseils à suivre pour conjurer le mauvais sort.
Longue vie à la batterie
• A la première utilisation, effectuez une charge complète: 12 à 18 heures. Faute de quoi, l’autonomie perdue au départ ne se rattrape pas.
• Ne laissez jamais un appareil se décharger complètement, les nouvelles générations de batteries y résistent mal. Recharger dès que le seuil de 15% est atteint.
• Evitez le soleil, le froid extrême et l’humidité.
• N’exposez pas l’appareil à la poussière. Le ventilateur ne peut pas aérer la machine, qui risque même de prendre feu.
• Ni ordinateur portable ni tablette au lit: la couette empêche la prise d’air et aspire la poussière.
• Vous pouvez préserver la batterie de votre ordinateur portable en le laissant branché sur le secteur à la maison – attention toutefois à retirer la batterie pour éviter qu’elle chauffe inutilement, et à effectuer une charge complète si la pause dure plusieurs jours.
Pratique
Deux ans, pas un de moins
Depuis le 1er janvier 2013, la garantie de la «chose vendue» est de deux ans en Suisse pour les objets neufs. Or, certains vendeurs tentent de se décharger de cette obligation, qui protège le consommateur. Récemment, plusieurs cas concernant les pratiques de l’opérateur Salt ont été dénoncés auprès de FRC Conseil. Passé une année, l’opérateur refuse de prendre en charge les téléphones portables défectueux, arguant que la garantie du constructeur se monte à un an et qu’au-delà, c’est à l’acheteur de démontrer le défaut de l’appareil. Une pratique inadmissible, selon notre juriste Valérie Muster. «Sauf exclusion explicite de la garantie, celle-ci court sur deux ans et ne peut pas être réduite.» Par conséquent, à moins qu’il soit spécifiquement inscrit dans le contrat de vente que la garantie est annulée, le vendeur est tenu de la prendre en charge deux ans.