7.5.2024, Lionel Cretegny
Elle prend une place considérable en rayon. Mais sous des abords sains, nombre d’entre elles sont pourtant des bombes d’édulcorants et d’ingrédients industriels. Autant aller chercher les protéines ailleurs.
Faire le plein de protéines, mais sans ingérer ni sucres ni gras, telle la promesse séduisante des barres protéinées. Elles dégagent une image saine. Et leurs différentes allégations les font passer pour un en-cas respectable. Pour en avoir la confirmation, la FRC a décortiqué les valeurs nutritionnelles et les ingrédients de plus de 60 snacks (tableau en ligne). Pour les départager, nous avons favorisé ceux qui contiennent le plus de protéines. Pourtant, la présence d’édulcorants, parfois massive, a lourdement pesé sur la note finale. Le nombre d’ingrédients industriels et les additifs ont également pénalisé les produits. Un ingrédient a été considéré comme industriel dans la mesure où on ne le trouve pas dans le placard d’un ménage en tant que tel; c’est le cas de l’hydrolysat de collagène ou de la lécithine de soja, mais pas du lait en poudre ou de l’amidon de maïs. Enfin, les taux de sel et de sucre ont été relevés.
Prédominance des édulcorants
Des édulcorants au fort pouvoir sucrant servent à afficher des valeurs nutritionnelles flatteuses, sans taux de sucres exagérés ni calories superflues, tout en satisfaisant les papilles. Certains snacks en contiennent plus de 30%. C’est inadmissible, même s’ils n’apportent pas d’énergie. Des études montrent qu’ils sont sans effet sur la perte de poids. Surtout, on les soupçonne d’augmenter le risque de développer des maladies cardiovasculaires et le diabète. S’il faut encore investiguer pour en avoir le cœur net, la prudence prévaut. Les édulcorants n’ont donc pas leur place en pareil volume dans un snack se voulant sain ou un complément pour sportif.
Toutefois, certaines barres s’en sortent bien. Élaborée à partir d’amandes pour les protéines et sucrée avec des dattes, la gagnante du test a une composition tout à fait correcte. Certes, son taux de sucre est parmi les plus élevés, et elle a 3 à 4 fois moins de protéines que ses concurrentes. Mais parce qu’il est peu transformé, ce produit mérite sa place.
Pourquoi faire l’impasse
Un adulte de moins de 65 ans a besoin de 0,83 g de protéines par kilo de poids corporel selon les recommandations officielles (1 à 1,2 g/kg passé cet âge). Admettons qu’il faut 67 g par jour pour sustenter une personne de 75 à 80 kg. Avec en moyenne 31% de protéines, ces barres couvrent une part importante de l’apport journalier. Sauf que le corps ne stocke pas les acides aminés tirés de la digestion des protéines, qui seront transformés en énergie. Donc à moins d’avoir des besoins
très spécifiques, autant faire l’impasse sur les produits surprotéinés et se tourner vers une nourriture variée et équilibrée.
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