3.10.2017, Aude Haenni / Vérifiez bien que l’imprimeur 3D offre une garantie sur la nouvelle pièce. Photo: Aude Haenni
Une pièce cassée non remplaçable, c’est du passé. Avec l’imprimante 3D, tout semble (presque) possible.
Un brusque coup de poignet et une des manettes de commande du four vous reste dans la main. Manque de chance, la garantie est échue. Pis, la pièce ne se fabrique plus… Acheter un nouveau four, alors que ce dernier fonctionne à merveille, n’a aucun sens. Evidemment.
Du coup, l’impression 3D pourrait-elle se profiler comme la solution idéale? Depuis quelques années, de nombreux magasins ont saisi cette opportunité pour développer un service qui freine la culture du prêt-à- jeter. Car à en croire quelques enseignes romandes, la confection de pièces solides, flexibles et même résistantes à la chaleur est possible. Mais la promesse de résultat probant, à prix correct de surcroît, nécessite de disposer d’un dessin préalable de la pièce en 3D.
Porte-savon, tube d’aspirateur, pommeau de douche sont parmi les modèles mis à disposition gratuitement par des centaines de passionnés sur des plates-formes communautaires, telle Thingiverse. Boulanger, enseigne française d’électro-domestique, publie même sur son site open source Happy-3D le plan de pièces détachées de ses propres marques «en souhaitant que rapidement les grandes marques internationales la rejoignent». Mais difficile d’aller à l’encontre du secret des affaires des constructeurs.
Faute de plan, un imprimeur 3D vous proposera de modéliser la pièce. Mais entre 80 fr. et 90 fr. l’heure, «autant remplacer le robot ménager», répond-on. Reste à se rendre dans un FabLab, un atelier où on réalise des projets personnels. Pour quelques francs, on y modélise et imprime tout ce que l’on veut. A condition d’être membre et plutôt débrouille, espace d’auto-apprentissage oblige. «En tant qu’amateur, le plus difficile sera de modéliser la pièce, explique Christophe Cachin, cofondateur du FabLab La Côte et responsable de projet du FabLab de la Haute Ecole pédagogique de Lausanne. Une pièce complexe exigera quatre à cinq heures. Mais si vous disposez des plans, les réglages seront minimes pour un résultat presque toujours satisfaisant.»
Alors l’impression 3D, une parade toute trouvée? «Nous n’en sommes qu’aux prémices, souligne le spécialiste. Mais je ne m’aventurerai pas à produire un élément de moteur de voiture par exemple. La sécurité passe avant tout!»
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «La 3D contre l’obsolescence programmée?»