13.12.2016, Christophe Bruttin
Mise à jour le 13.06.2018
Vous êtes le nouveau stagiaire en charge des données à la municipalité. Faut-il vendre les informations des habitants aux publicitaires pour faire entrer des fonds? Allez-vous accepter l’installation de caméras de surveillance dans la ville? Le cas échéant, combien de temps convient-il de conserver les images? Dépêchez-vous, les dossiers sont nombreux et l’heure tourne!
DATAK a été mis à jour. Le serious game, utilisé dans les écoles romandes, françaises et belges et lauréat de trois prix, comporte désormais des questions sur le nouveau règlement européen sur la protection des données (RGPD), de nouveaux dilemmes et un mini-jeu supplémentaire. Une bonne occasion de (re)tester ses connaissances sur la protection de la vie privée de manière ludique.
Serious game?
» Un jeu dont l’objectif final va plus loin que le simple divertissement, qu’il s’agisse de formation ou de message, éducationnel ou commercial.
Si les grands scandales liés à l’exploitation de données personnelles sont de plus en plus fréquents, la sensibilisation est loin d’être évidente au quotidien. La FRC a tenté de rendre cet apprentissage ludique cette année à l’aide de quiz. L’émission On en parle poursuit sur cette ligne aujourd’hui avec Datak, un «serious game» qui distille ses enseignements au fil du jeu – à condition que vous soyez assez efficace dans votre emploi du temps. Autant le dire tout de suite, il y a peu de chances que vous parveniez à boucler votre première semaine de travail. C’est d’ailleurs là le plus grand mérite de cette expérience de la RTS: Datak ose être un jeu, avec un risque d’échec, et ne se contente pas d’animations superficielles.
Le concept rappelle fortement Papers Please! puisqu’il se déroule journée après journée et vous place dans la peau du pauvre fonctionnaire face à des dilemmes opposant solutions éthiques et coût nécessaire à leur mise en œuvre. La nuit apporte un peu de sommeil (parfois) et un bilan impitoyable (souvent). Si vous ne traitez pas suffisamment de dossiers ou si vous vous endettez, vous perdez emploi et logement. Le déroulement principal est agrémenté d’une dizaine de vidéos réalisées pour l’occasion par des personnalités YouTube romandes ou des journalistes de la RTS. On trouve aussi des mini-jeux simplistes dont l’atout majeur est de vous détendre après avoir découvert le nombre de caméras de surveillance présentes dans les villes du pays…
Une mine de sujets
Le contenu informatif n’est ainsi pas en reste. Le jeu conclut un an et demi d’enquêtes par la RTS et couvre habilement les domaines voulus en répartissant l’info entre les dossiers de travail et les appels, publicités et mails privés reçus à «l’appartement» virtuel. Et on constate rapidement que ça marche: si le matériau est un peu trop vaste dans son intégralité, on s’y attaque bel et bien par petits morceaux à travers le jeu. On revient même sur des sujets au second ou au troisième essai, en réalisant que la meilleure réponse n’est pas forcément celle que l’on pensait. En garantissant que les scénarios alternatifs conduisent à des surprises, parfois un peu vicieuses, les concepteurs parviennent en effet très bien à motiver plusieurs tentatives auprès des esprits joueurs.
Intrigué? Le jeu ne nécessite aucune installation et c’est ici que ça commence: https://www.datak.ch/