17.12.2019, Lionel Cretegny et Sandra Imsand / Photo: Chris Blaser
Les relevés réalisés par les enquêteurs de la FRC ont montré des différences importantes en termes d’offre.
Ordinateur, smartphone, tablette: ces écrans connectés font partie intégrante du quotidien. Au point qu’un réseau web performant est devenu aussi indispensable que l’eau courante dans bon nombre de foyers. Ce que les chiffres appuient: en 2017, 90% de la population adulte a surfé sur internet, selon l’Office fédéral de la statistique. La proportion n’était que de 84% trois ans plus tôt. La croissance est particulièrement frappante chez les 65 ans et plus, même si le temps passé en ligne par l’ensemble des Suisses a fortement augmenté dans toutes les classes d’âge.
Par ailleurs, la Suisse se place au-dessus de la moyenne supérieure en termes de vitesse de débit. Selon les chiffres avancés par la Banque mondiale et l’Union européenne, 98% des raccordements permettent un débit de plus de 100 mégabits par seconde (Mbit/s) et environ un tiers des ménages est déjà relié à la fibre optique. Seuls Malte et les Pays-Bas desservent mieux leurs habitants. Cependant, si la Suisse dispose de très hauts débits, le nombre de ménages avec une connexion très basse est également bien au-dessus de la moyenne européenne.
Volontaires dans toute la Suisse
La FRC s’est donc penchée sur les abonnements internet pour mesurer leurs promesses et leurs réalités. Si l’écrasante majorité des ménages disposent d’une souscription auprès d’un opérateur, peu savent vraiment ce que contient leur abonnement. Et ne parlons pas du vocabulaire qui y a trait, c’est une langue étrangère et complexe pour quiconque ne se considère pas comme un geek!
Pour le bien de ce test en terrain, trente-cinq enquêteurs de la FRC, répartis dans toute la Suisse latine, et disposant d’abonnements auprès d’opérateurs différents, se sont prêtés au jeu des mesures. La première étape consistait à trouver le nom du produit auquel ils avaient souscrit, puis à connaître les vitesses de connexion qu’il offrait. Une difficulté pour beaucoup de volontaires, car cette information ne s’impose pas comme une évidence. La facture la fournit rarement, c’est plutôt dans le contrat d’origine qu’il faut aller la chercher, à condition qu’elle soit toujours à jour.
Autre option, consulter le profil client en ligne où elle figure normalement. Une Vaudoise a passé une heure au téléphone avec son opérateur (entre temps d’attente et conseil réel) pour obtenir enfin cette donnée pourtant simple! Autre constat, même quand l’information est connue, peu d’enquêteurs savent si l’abonnement correspond réellement aux besoins de leur ménage. En clair, on utilise une technologie tout en baignant dans le flou le plus artistique.
Un outil indépendant et transparent
Nos courageux bénévoles ont ensuite effectué des relevés réguliers de leur débit réel en prenant en compte trois valeurs, à savoir le débit montant, le descendant et le ping, et cela durant plusieurs jours, week-end inclus, à heures fixes. De nombreux sites et applications appelés speedtest permettent aujourd’hui d’effectuer ces relevés. Mais il y a un hic: il est difficile de savoir quelle entreprise se trouve derrière ces outils, quand ils n’ont pas été élaborés par les opérateurs eux-mêmes. Voilà qui pose la question de l’objectivité des données! Nous avons donc opté pour celui développé par UFC Que Choisir disponible gratuitement sur internet. Nos confrères français ont lancé en mars dernier un grand observatoire de la qualité de l’internet fixe dans leur pays. La transparence de l’outil et ses données ainsi que son extrême simplicité ont conforté notre choix.
Place aux résultats. Aucune disparité flagrante ni véritablement problématique n’a été enregistrée. Les mesures de ping sont très bonnes chez tous les opérateurs, celles concernant les débits font bonne figure aussi. A noter tout de même que des résultats obtenus chez Salt et Swisscom sont bien en deçà des promesses. Sur ce point, précisons qu’il est normal de ne pas obtenir systématiquement la valeur maximale. Nous avons considéré qu’un écart de 10% était acceptable.
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