L'invité

International Consumer Research & Testing

A quoi peut bien servir un organisme qui organise des tests partout dans le monde? L’éclairage de Niels Ebbe Jacobsen, à la tête de ce réseau international.
Droit et contrats

Archive · 21 février 2022

Tester le vaste assortiment des smartphones, machines à laver ou crèmes de beauté, cela a un coût conséquent. Aussi, certaines organisations de défense des consommateurs se sont alliées il y a plus d’un demi-siècle pour mutualiser leurs efforts. La FRC a rejoint ce réseau au début des années 1970. Depuis 2019, le Danois Niels Ebbe Jacobsen dirige l’International Consumer Research & Testing (ICRT). Confidences.

Dans quel contexte est né l’ICRT? La collaboration pour des tests comparatifs remonte à 1968, quand les associations de consommateurs aux Pays-Bas et en Belgique ont remarqué que les lave-
vaisselle et sèche-cheveux vendus dans leurs pays étaient les mêmes et qu’ils pourraient se partager les frais de tests. Joignant leurs efforts, ils ont ensuite évalué des jouets (trains électriques, circuits de voitures). Puis, avec les Allemands, la qualité des hôtels à Majorque. Durant 1972, 37 tests ont été réalisés en commun. La collaboration n’a cessé de prendre de l’ampleur, si bien qu’en 1979, un coordinateur a été engagé. En 1990, l’ancêtre de l’ICRT était né; son nom a changé en 1999.

Cela ne surprendra personne si je dis que je n’achète presque jamais rien sans vérifier si l’objet s’en est bien sorti dans les tests. On se moque de moi à la maison à cause de ça.

Et aujourd’hui? C’est un consortium de 36 membres issus de 33 pays. La FRC est la seule association suisse qui en soit membre. Au siège de Londres, onze personnes coordonnent les programmes, offrent des outils, des systèmes et des processus qui favorisent la collaboration. En 2021, nous avons mené plus de 180 projets communs.

Comment les tests sont-ils choisis? N’importe quel membre, comme la FRC, peut proposer un test. En cas d’intérêt des autres membres, un projet commun peut naître. Outre les économies financières, ces collaborations permettent de profiter de l’expérience des uns et des autres.

Quel serait votre test idéal? Ce n’est pas mon rôle de proposer des tests. Mais nous pourrions développer l’axe des services. Cela permettrait de créer de la compétition dans un secteur dans lequel le client dépense de plus en plus d’argent.

À vos yeux, quelle est l’importance de l’information au consommateur? Il est indispensable qu’il dispose facilement de données qui l’aident à faire des choix éclairés. Par exemple, comment savoir qu’une machine à laver est meilleure qu’une autre? Parfois, la différence ne sera visible qu’après plusieurs années. L’ICRT est sans lien avec l’industrie. Aussi l’information est-elle indépendante et objective. Le fait qu’elle soit reprise dans les médias grand public atteint beaucoup d’acheteurs et a un impact sur le marché. Un produit de mauvaise qualité ou dangereux peinera à s’imposer. Cela encourage les fabricants à s’améliorer. Sans tests comparatifs, ils feraient ce qu’ils veulent à condition d’investir de l’argent dans la publicité.

Les moyens ne sont-ils pas inégaux pour lutter contre la publicité? Tout au long de notre histoire, nous avons pu faire améliorer les choses. 

Le Covid a-t-il changé la manière de consommer? Oui. Nous n’avons pas pu voyager et nous nous sommes concentrés sur nos foyers et les produis de proximité. En parallèle, les fake news ont pris de l’importance. Nous savons que les associations de consommateurs bénéficient d’un haut niveau de confiance de la part du public. Cette situation a permis à nos membres de réaffirmer leur mission d’améliorer le monde et de guider les clients dans leur choix. 

Quels sont les défis futurs pour l’ICRT? Désormais, nous intégrons des critères environnementaux de manière systématique dans nos tests, mettant l’accent sur la durabilité et l’analyse du cycle de vie des objets. Nous contribuons ainsi à développer le marché vers une consommation plus écologique. Autre point de vigilance, l’augmentation d’informations biaisées ou faussées et gratuites qui font de l’ombre à l’information indépendante et fiable transmise par les associations de consommateurs.

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