Article : Gaspillage alimentaire

«Il faut réapprendre à nous fier à nos sens et notre bon sens»

Gaspillage alimentaire

9.5.2012, Propos recueillis par AC

Comment les fabricants déterminent-ils les fameuses dates limites de consommation? A quoi faut-il faire surtout attention? Réponses de Rudolf Schmitt, professeur à l’Institut des technologies du vivant de la HES de Sion.



Rudolf Schmitt, microbiologiste, est professeur à l’Institut des technologies du vivant de la Haute école spécialisée de la Suisse occidentale à Sion. Ses domaines de compétences recouvrent notamment la sécurité des aliments et l’hygiène industrielle. Il répond aux questions de la FRC.

Comment une entreprise détermine-t-elle la date de consommation d’un produit?

Avant de mettre un produit sur le marché, l’entreprise réalise des tests de stabilité. Pour un produit d’une durée de conservation de plusieurs mois, une confiture par exemple, ce test consiste à stocker le produit à une température plus élevée (35°C) que la température de conservation normale. On gagne ainsi du temps en accélérant le processus de détérioration, c’est-à-dire le développement bactérien. Le produit est ensuite analysé du point de vue chimique, microbiologique et sensoriel. La date limite est ensuite définie sur la base de ces résultats. En phase de production, l’entreprise garde ensuite des échantillons de chaque lot qu’elle stocke en conditions normales et peut ainsi surveiller l’évolution de ses produits.

Et pour un produit périssable qui doit être gardé au frais?

Les tests se déroulent évidemment dans d’autres conditions. Les produits sont stockés dans des frigos. Idéalement, la température devrait y être de 5°C; on sait néanmoins qu’elle est souvent plus élevée et dans les commerces et à domicile. Les tests sont parfois réalisés avec des températures de 7°C, voire même 12°C, pour être le plus proche possible de la réalité.

Les dates sont donc fixées de manière scientifique?

Oui, elles garantissent la sécurité du produit et aussi ce qu’on appelle la shell life, la période pendant laquelle un produit garde ses qualités dans son emballage. Mais le marketing entre aussi parfois en jeu. Certaines entreprises réduisent les dates de consommation pour favoriser la rotation des produits, et ainsi stimuler leurs ventes.
Selon votre expérience, y a –t-il des aliments qui peuvent être consommés après la date limite?

En général, tous les produits fermentés et séchés ne posent pas de risque et se conservent bien. Il s’agit des yaourts, des fromages, des charcuteries séchées comme le salami, la viande sèche ou le jambon cru. Les consommateurs devraient réapprendre à se fier à leur bon sens – et à leurs sens que sont l’odorat, la vue et le goût – pour évaluer si un produit peut être consommé après péremption.

Quels sont les aliments avec lesquels il faut être prudent?

Les produits de la mer – poissons, crustacés – se dégradent très rapidement. A mon sens, les sushis, à base de riz cuit et de poisson cru, devraient être consommés dans les 24 heures après leur préparation. Des produits comme des salades préparées ou des pâtisseries avec des la crème ou du beurre peuvent être très favorables au développement microbiologique, surtout s’ils ne sont pas stockés au frais. Prudence également avec la viande fraîche qui n’a subi aucun traitement (cuisson, fermentation, séchage, etc.), le lait frais, les produits à base d’œuf et les produits de viande échaudés ou chauffés (jambon cuit, wienerli, cervelas). Pour ces derniers, un jour de tolérance est envisageable à condition de tester le produit à l’odeur.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)