Musique
Festival: que paie-t-on en achetant un billet ?
Archive · 03 juillet 2012

Entre juin et septembre, il est possible de se consacrer entièrement aux spectacles musicaux, et ce dans un mouchoir de poche: la Suisse. L’offre est pléthorique, les prix d’une soirée varient entre 40 et 320 francs, et les coûts des billets sont aussi variés que l’offre…
Jusqu’au 14 juillet, le Montreux Jazz Festival propose 32 soirées payantes: chaque billet, valable pour une seule salle (de 70 à 220 francs), ouvre les portes d’une soirée qui, c’est une de ses particularités, peut se prolonger jusqu’à potron-minet.
Mathieu Jaton, secrétaire général de la fondation, explique qu’environ 60% des coûts de chaque soirée sont artistiques – cachet, hôtel, transports, y compris internationaux, pour toute l’équipe –, auxquels s’ajoutent 10% de frais de réservation, 10% de droits d’auteur versés à la Suisa (sur le chiffre d’affaires total potentiel du concert!) et enfin 18% de frais d’infrastructure et de production (sons, lumière, etc.).
Pour que l’affaire tourne, il faut que le taux de remplissage s’élève à 90%. Mais, à ce stade, aucun des frais d’infrastructure et fixes ne sont alors couverts: ils sont pris en charge respectivement par les ventes de nourriture et de boissons, et par le sponsoring.
Autres lieux, autres coûts
Du côté du Paléo Festival à Nyon (du 17 au 22 juillet), chiffres et formule sont très différents. Les 65 francs d’entrée donnent accès à une plaine de l’Asse avec deux têtes d’affiche minimum et une multitude de concerts sur des scènes où se succèdent les artistes, ce qui n’autorise pas de prolongations ouvertes comme à Montreux.
Les frais de spectacle se montent à 27%, mais ceux d’infrastructure (construction, fonctionnement et achat de marchandises) grimpent à 48%, car le site est reconstruit chaque année. Les recettes de billetterie ne couvrent que 45% du budget, alors que les concessions de nourriture et de boissons en assurent 20%, le sponsoring et la publicité 18%, les stands et le merchandising 7%.
Enfin, le Verbier Festival consacré à la musique classique (du 20 juillet au 5 août) explique que le prix moyen d’un billet à 100 francs est composé pour 24% des cachets des têtes d’affiche, alors que les coûts de l’orchestre se montent à 16,5% et les frais administratifs à 33%. L’infrastructure, et notamment la construction, puisque le théâtre du festival doit, lui aussi, être rebâti chaque année, s’arroge la part du lion avec 26%. Mais seuls 26% du budget total de la fondation sont couverts par la billetterie, tout le reste étant assuré par les sponsors, la Loterie Romande, les donateurs, les collectivités publiques ainsi que d’autres fondations.
200 000 francs de cachet
En d’autres termes, offrir une telle variété musicale a un coût que les festivals n’arrivent pas systématiquement à assurer. Ainsi, le Montreux Jazz était en déficit en 2002, 2004, 2005 et 2006. Mathieu Jaton indique qu’en 2000 le plus gros cachet jamais demandé fut de 100 000 dollars, alors que la moyenne cette année est de… 200 000 francs. Et qu’il est néanmoins obligé de moduler le prix des billets pour répondre au budget des spectateurs, qui sont loin d’être tous des cadres supérieurs!
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